Alors que la France affronte la troisième vague de l’épidémie de Covid-19 et que les chiffres de la contamination s’emballent – plus de 37 000 nouveaux cas en 24 heures selon Santé Publique France – 41 directeurs médicaux de crise de 39 établissements de l’AP-HP alertent sur les difficultés croissantes de la prise en charge des patients atteints de la maladie en région parisienne, durement touchée. Dans les quinze prochains jours, les contaminations ayant déjà eu lieu, nous avons une quasi-certitude sur le nombre de lits de soins critiques qui seront nécessaires et nous savons d’ores et déjà que nos capacités de prise en charge seront dépassées au terme de cette période
, préviennent-ils dans une tribune du Journal du Dimanche. Jugeant insuffisantes les mesures mises en place par le gouvernement pour freiner la propagation du virus, ils s’alarment de la discordance
entre les ressources et moyens à disposition des hôpitaux et l’afflux massif des personnes atteintes du Covid dans les services de réanimation, et qui contraindra prochainement les soignants à opérer un tri entre les patients. Ce tri concernera tous les patients, Covid et non Covid, en particulier pour l’accès des patients adultes aux soins critiques
, déplorent-ils, rappelant qu’il a d’ores et déjà été demandé aux hôpitaux franciliens de déprogrammer 40%
de leurs actes médicaux, chiffre qui pourrait atteindre 80%
, induisant ainsi une vraie perte de chances pour certains patients. Ces déprogrammations vont devoir s’intensifier dans les jours qui viennent, n’épargnant bientôt plus seulement que les urgences vitales
, craignent-ils ainsi. Nous ne pouvons rester silencieux sans trahir le serment d’Hippocrate que nous avons prêté un jour
, concluent-ils. Leur inquiétude a également trouvé un écho dans une tribune du Monde du 28 mars, signée d'un collectif de neuf médecins de l'AP-HP, qui mettent en garde sur les conséquences que de telles décisions pourraient avoir sur les patients et leurs familles, mais aussi sur les soignants. La problématique du «tri» des malades avait déjà été évoquée lors de la première vague de l’épidémie, les hôpitaux n’étant alors absolument pas préparés à absorber les arrivées massives dans les services de réanimation.
La Rédaction Infirmiers.com
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