Alors qu’Omicron menace de devenir majoritaire en France d’ici la fin du mois de décembre, le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca a indiqué jeudi 23 qu’une troisième dose de son vaccin contre le Covid-19 protégeait bien contre ce nouveau variant.
Une dose de rappel efficace
Selon une étude qui aurait menée de manière indépendante par les chercheurs de l’université d’Oxford, le vaccin Vaxzevria augmente significativement le niveau d’anticorps contre le variant Omicron du Covid-19 après une dose de rappel
, indique-t-il dans un communiqué. Ces niveaux d’anticorps neutralisant seraient ainsi globalement équivalents à ceux atteints après deux injections contre le variant Delta. Les niveaux observés après une troisième dose étaient plus élevés que les anticorps trouvés chez des individus qui avaient été auparavant infectés et se sont remis naturellement
de la maladie, tout variant confondu, précise-t-il. Cette communication intervient alors que plusieurs études démontrent que l’efficacité des vaccins (Pfizer
comme Moderna) tend à diminuer face à Omicron. Cinq mois après vaccination, les anticorps présents dans le sang ne sont plus capables de neutraliser Omicron
, a notamment pointé l’Institut Pasteur. Avant AstraZeneca, les laboratoires Pfizer et Moderna ont toutefois indiqué qu’une troisième dose de rappel s’avérait efficace pour contrer le variant et protéger des formes graves de la maladie. Pour autant, Vaxzevria est aujourd’hui peu utilisé par les pays développés, qui privilégient les sérums à Arn messager, et est principalement mobilisé dans le cadre du dispositif Covax, à destination des pays plus pauvres.
Mise en garde contre des campagnes de rappel "sans discernement"
La vaccination des plus démunis fait d’ailleurs une fois de plus l’objet d’une demande de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Tedros Adhanom Ghebreyesus, son directeur, a ainsi mis en garde mercredi 22 décembre contre la course aux rappels vaccinaux organisés dans certains Etats (126 selon les données de l’organisation) au détriment des populations qui n’ont pas encore eu accès aux vaccins. Aucun pays ne pourra se sortir de la pandémie à coups de doses de rappels et les rappels ne sont pas un feu vert pour célébrer comme on l’avait prévu
, a-t-il déclaré lors d’un point presse organisé à Genève. Des programmes de rappel sans discernement ont toutes les chances de prolonger la pandémie, plutôt que d'y mettre fin, en détournant les doses disponibles vers les pays qui ont déjà des taux de vaccination élevés, offrant ainsi au virus plus de possibilités de se répandre et de muter,
a-t-il au contraire souligné. Seuls la moitié des pays membres de l'OMS auraient ainsi vacciné au moins 40% de leur population, du fait des distortions au niveau de l'approvisionnement mondial
. Et de rappeler que la grande majorité des hospitalisations et des décès concerne aujourd’hui des personnes non-vaccinées.
Experts say blanket #COVID19 booster programmes may prolong the pandemic by diverting supply to nations with already high coverage, giving the virus more chance to spread & mutate.
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) December 22, 2021
We must help ALL countries reach the 40% goal urgently & 70% by mid-2022.https://t.co/sRjXuTSaWH pic.twitter.com/Ot2AvQxSJa
La Rédaction Infirmiers.com
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