Deux mois après la dernière alerte de Santé publique France, la coqueluche continue de circuler activement sur le territoire, prévient l’agence sanitaire dans son bulletin du 18 septembre. Après une augmentation du nombre de cas entre avril et juin, l’incidence semble s’être stabilisée au cours de l’été mais reste à des niveaux élevés. En ville, « l’incidence des cas de coqueluche confirmés vus en consultation de médecine générale a été estimée à 134 639 cas pour 2024 », détaille Santé publique France. En revanche, à l’hôpital, après 31 semaines d’augmentation, le nombre de passages aux urgences diminue chez les enfants de moins 15 ans ; il reste toutefois stable pour les adultes. Au total, ce sont 5 123 passages dans ces services qui ont été comptabilisés, toutes classes confondues. Côté hospitalisation, les chiffres diminuent également depuis fin juillet, aussi bien pour la catégorie des moins de 15 ans que pour celle des plus de 15 ans. Mais ils « restent à des niveaux bien plus élevés que ceux observés sur les années précédentes », nuance l’agence.
Des cycles réguliers de recrudescence
En recrudescence depuis le début de l’année 2024, l’infection a provoqué jusqu’à présent 35 décès : 22 enfants dont 20 âgés de moins d’un an, et 13 adultes, âgés de 51 à 95 ans (la coqueluche n’était toutefois pas la première cause du décès). « En 2024, c’est en juillet qu’il a été rapporté à ce jour le plus grand nombre de décès tous âges avec 9 cas décédés : 5 adultes et 4 enfants », complète Santé publique France. Bactérienne et très contagieuse, la coqueluche se transmet principalement au sein de la famille ou en collectivité, « au contact d’une personne malade présentant une toux », rappelle Santé publique France. Et en Europe, le nombre de cas détectés au cours des trois premiers mois de 2024 s’avère supérieur à celui observé sur l’ensemble de l’année 2023 : 2 037 cas entre le 1er janvier et le 31 mars 2024 contre 25 130 en 2023. « La coqueluche évolue par cycles de recrudescence tous les 3 à 5 ans », avec des pics épidémiques identifiés au cours des dernières décennies en 1997, 2000, 2005, 2009, 2012-2013 et 2017-2018. Les populations les plus touchées sont les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés et les adolescents qui ont perdu la protection apportée par le vaccin. Durant l’été, la Haute autorité de santé (HAS) a ainsi recommandé que toute personne proche d’un nourrisson de moins de 6 mois (proche ou professionnel) dont la vaccination remonterait à plus de 5 ans reçoive un rappel contre l’infection.
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