C’était une revendication des élus corses : la création d’un centre hospitalier universitaire (CHU) dans la région, la dernière qui n’en dispose pas. Mardi 3 décembre, et ce malgré un contexte politique tendu, l’Assemblée nationale a adopté à la quasi-unanimité en première lecture une proposition de loi portée par le député Paul-André Colombani (du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires – LIOT) visant à construire une telle structure. Actuellement, faute de CHU, des milliers de patients sont obligés de se rendre sur le continent pour se faire soigner. Ce qui induit surcoûts et « perte de chance », a-t-il plaidé lors de la présentation du texte. Cette proposition de loi est une « revendication (...) portée de longue date par la famille nationaliste en Corse » et fait l'objet d'un « consensus total entre la population, les associations, l'université, les professionnels de santé et les élus de l'île. »
La proposition de loi, composée de trois articles, fixe une entrée en vigueur le 1er janvier 2030. Les modalités d’application de la loi, elles, seront définies par un décret, qui établira notamment « le calendrier et les étapes de la mise en place » avant 2030 « d’un centre hospitalier régional puis d’un centre hospitalier universitaire », en tenant compte des spécificités locales, précise ainsi son Article 2. Le texte doit encore passer au Sénat, où il a de fortes probabilités d'être adopté.
Un facteur d'attractivité
L’île dispose aujourd’hui de deux hôpitaux principaux, à Ajaccio et à Bastia, et seulement de quatre ou cinq filières de spécialités médicales sur les 40 nécessaires pour obtenir l’agrément en tant que CHU. La création d’une telle structure permettra ainsi de former entièrement les médecins sur l’île, les incitant ensuite à rester pour y travailler. « L'implantation d'un CHU n'est pas la seule solution », a réagi de son côté Patrick Hetzel, le ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur et de la recherche à la suite du vote. Cette « piste légitime » n’aboutira qu’à « moyen terme, du fait notamment de difficultés liées à la constitution d’une faculté de plein exercice, à la dispersion des moyens actuels et à la nécessité de disposer d’une taille critique, notamment pour mener une activité de recherche, plus particulièrement de recherche clinique », a-t-il ajouté. En attendant, il faut surtout « faciliter les parcours de formation des étudiants en médecine », et penser, à plus long terme « à l’intégration des professions paramédicales et des métiers intermédiaires de la santé » pour prendre en compte l’ensemble des besoins de la population de la région.
SANTÉ PUBLIQUE
Préserver le cœur des femmes : le rôle des infirmiers en prévention
ÉCOLE
Education à la santé sexuelle : les infirmières scolaires sous haute pression
HOSPITALISATION
L’infirmier "bed manager" au cœur de la gestion des lits
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"