Dans un communiqué, l’Ordre national des infirmiers (ONI) se réjouit du vote favorable des parlementaires de la proposition de loi portée par la députée Stéphanie Rist, qui ouvre l’accès direct aux infirmiers en pratique avancée (IPA), saluant « des choix forts » pris dans un contexte de grande tension du système de santé.
Ceux-ci « montrent que la nécessité d’une transformation en profondeur de notre système de santé et d’une coopération renforcée entre soignants est aujourd’hui un constat partagé et qu’aucun retour en arrière n’est envisageable », écrit-il. Reste désormais à aller au bout de la réforme et à mettre en place, de manière effective, les délégations de tâches des médecins vers les professionnels paramédicaux. « Cela passe surtout par la révision du décret socle qui encadre l’exercice des 637 000 infirmiers français », répète-t-il, mère de toutes les batailles de celles à venir. Ils « sont prêts à assumer ces nouvelles responsabilités et à jouer pleinement leur rôle dans un système de santé plus proche, offrant une garantie d’accès aux soins pour tous les patients.»
Grogne chez les généralistes
Chez les médecins, en revanche, le vote passe mal, notamment chez les libéraux. Le texte « prône une médecine où des professionnels de santé sont interchangeables sans une quelconque prise en compte de la qualité des soins », dénonçait MG France en amont de son examen dans l’Hémicycle, pointant un cadre d’accès direct qui reste « flou » et « un signal de défiance à l’égard » des médecins, qui seraient perçus comme « substituables par une autre profession ». « Loi Rist : un vaste mensonge », tonne de son côté l’UFML-Syndicat. « Construire une loi sur l’existence "d’actes simples" et de "renouvellement d’ordonnance", c’est nier ce qui fait l’essence même de la pratique de la médecine générale. » En réaction, l’ensemble des syndicats représentatifs des médecins libéraux (Avenir Spé-Le Boc, CSMF, FMF, MG France, SML, UFML-S) ont indiqué dans un communiqué commun suspendre leur participation aux négociations conventionnelles, qui seraient « mises sous tutelle de plusieurs textes législatifs », dont la proposition de loi Rist. Le texte sera examiné par le Sénat le 14 février prochain.
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