15 recommandations pour une meilleure place des femmes en santé

Ces propositions sont issues de différents ateliers collaboratifs organisés par le collectif au cours du second semestre 2024 et ont été formulées au cours de la quatrième édition de ses États Généraux (voir encadré). Elles se présentent comme des réponses possibles à des problématiques encore prégnantes sur la place des femmes dans le secteur de la santé : malgré la féminisation du secteur, les professionnelles de santé ont encore peu accès aux postes à responsabilités et sont confrontées à de nombreux freins dans leur carrière (impacts de la grossesse et de la maternité, autocensure…). « Selon le baromètre 2024 de l’Association Donner des Elles à la Santé, 36% des femmes médecins hospitaliers se sont vu proposer un poste avec davantage de responsabilité au cours de l’année écoulée contre 49% pour les hommes », rappelle ainsi Femmes de santé dans la présentation de ses recommandations.

Sensibilisation, lutte contre les violences et formation

Ces 15 propositions balaient plusieurs axes et se veulent surtout « concrètes ». Afin de résorber la discrimination à l’embauche et améliorer l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, le collectif préconise en premier lieu d’instaurer un congé parental égal entre les deux parents, à prendre dans les 6 premiers mois suivant la naissance de l’enfant. L’accompagnement des femmes dans leurs ambitions professionnelles passe également par le déploiement d’un plan de formation « à tous les stades de la vie » : formation des enseignants à l’équité, ou développement d’une thématique « réussir au féminin » dans le cadre du mentorat. Dans les établissements, il faut lutter plus efficacement contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) en protégeant témoins et victimes et en mettant en place « des programmes de soutien des victimes au travers d’un accompagnement psychologique », par exemple. Autre nécessité : accompagner les hommes dans la prise en compte et la résolution de ces questions, via la mise en place de programmes de sensibilisation sur les questions de genre ou encore d’ateliers et conférences permettant d’échanger sur des initiatives ou actions positives déjà existantes.

Quelles mesures en institution ?

Viennent enfin les actions à mener au niveau institutionnel : mettre en place « des programmes de co-construction de plans d’actions au niveau des organisations » incluant un état des lieux de la situation au sein de ces organisations, la création d’espaces de partage d’expérience, et l’évaluation des actions élaborées, et instaurer des indicateurs et objectifs individuels et collectifs « afin d’engager chaque collaborateur et l’organisation, de permettre un suivi et une évaluation concrète de l’évolution du projet mis en place ». Femmes de santé recommande enfin de mieux communiquer sur l’index de l’égalité professionnelle, obligatoire dans chaque entreprise composée d’au moins 50 salariés et qui repose sur plusieurs indicateurs (dont l’écart des salaires entre hommes et femmes, celui des répartitions des augmentations ou des promotions…).

L’ensemble de ces recommandations sera remis aux ministères de la Santé et de l’Égalité.

Accéder aux cahiers des États Généraux du Collectif Femmes de santé