11 millions d’euros : c’est la somme que l’État a accepté de débloquer de nouveau pour venir en aide aux centres de soins infirmiers associatifs, qui font face à d’importantes difficultés financières. En août, l’Adédom fédération qui représente 350 associations et organismes gestionnaires à but non lucratifs dans le secteur de l’aide et du soin à domicile et des services à la personne, s’alarmait en effet des risques de fermetures massives qui menaçaient ces structures, faute de moyens. Le gouvernement a depuis délégué des crédits exceptionnels par un arrêté publié dans le Journal officiel du 5 décembre qui redonnent de l’air à ces établissements. Une aide que les différentes fédérations* du secteur ont tenu à saluer dans un communiqué. « Le Collectif CSI salue tout particulièrement cette décision, prise dans un contexte budgétaire tendu, qui démontre la reconnaissance par les pouvoirs publics de la place majeure des CSI dans la chaîne des soins primaires », écrivent-elles.
Si cette mesure est nécessaire, il est désormais essentiel de dépasser les aides ponctuelles et de mettre en place un financement pérenne, qui permette aux CSI de remplir leur mission de santé publique sans dépendre d'une conjoncture politique incertaine.
Une compensation temporaire
Ces 11 millions – la même somme qui avait été demandée et accordée en 2023 – constituent une « aide d’urgence », qui permet « de compenser les fonds avancés par les structures pour revaloriser les salaires de leurs professionnels, en application d’un avenant à cette convention collective. » En 2021, un avenant à la convention du secteur a en effet entraîné une refonte des grilles de rémunération, entérinant une augmentation des rémunérations. Mais qui n’ont par ailleurs pas été compensées par l’État, mettant ainsi à mal les finances de ces centres de soins infirmiers. Et depuis, aucune solution pérenne n’a été imaginée pour résoudre la problématique.
« Si cette mesure est nécessaire, il est désormais essentiel de dépasser les aides ponctuelles et de mettre en place […] un financement pérenne, qui permette aux CSI de remplir leur mission de santé publique sans dépendre d'une conjoncture politique incertaine », plaide le Collectif dans son communiqué. La Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a en effet proposé de mettre en place un groupe de travail pour coconstruire avec les acteurs du secteur un modèle économique stable pour ces centres de soins qui représentent parfois le seul premier recours pour les patients vivant en zones rurales ou dans les quartiers prioritaires.
Lire le communiqué du Collectif CSI
*L’Adédom, l’Aide à domicile en milieu rural (ADMR), la Confédération nationale des centres de santé (C3SI), et l'Union Nationale de l’Aide, des Soins et des Services aux Domiciles (UNA), réunies au sein du Collectif CSI.
SANTÉ PUBLIQUE
Préserver le cœur des femmes : le rôle des infirmiers en prévention
ÉCOLE
Education à la santé sexuelle : les infirmières scolaires sous haute pression
HOSPITALISATION
L’infirmier "bed manager" au cœur de la gestion des lits
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"