Martin Hirsch, le directeur général de l'AP-HP, s'inquiète du manque de personnel qui frappe les établissements de l'institution et de la pratique de plus en plus importante de l'intérim, qu'il tient en partie responsable des difficultés qu'ils rencontrent.
La pénurie qui frappe l’ensemble des établissements de santé publics, conduisant au risque de fermeture de certains services, notamment les urgences , n’épargne pas l’AP-HP. Selon Martin Hirsch, il manquerait actuellement en tout 1 400 infirmiers dans les structures de l’institution. Il pointe notamment le choix, de plus en plus croissant de l’intérim comme en partie responsable de cette insuffisance de personnel.
15% de lits fermés par manque d'infirmiers
À l’AP-HP, par rapport aux autres hôpitaux, notre problème est sur les infirmières
, a-t-il fait remarquer lundi 30 mai sur France Inter. Nous en avons 1 000 de moins qu’il y a un an à la même époque. Nous avions prévu de créer 400 postes supplémentaires, ce que nous n’avons pas pu faire. Il nous manque donc 1 400 infirmières par rapport à ce que nous aimerions avoir
. À l’AP-HP, 15% des lits restent fermés en moyenne faute d’infirmiers, a-t-il ajouté. L’inquiétude monte dans la plupart des établissements alors que se profile la période estivale et les risques de tension qu’elle fait peser sur les services, poussant Brigitte Bourguignon, la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé, à lancer une grande concertation avec les soignants
pour trouver des solutions à la problématique.
L'intérim pointé du doigt
En cause : des professionnels qui ont décidé de changer de métier, de travailler dans le privé ou de partir s’installer en province. Et il y en a beaucoup qui utilisent cette drogue douce de l’intérim, qui nous met dans une situation terrible
, a-t-il déploré. Un phénomène pouvant encourager en décembre dernier par l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France, qui a offert des conditions avantageuses et des CDD attractifs
pour attirer des infirmiers polyvalents afin de combler le manque de personnel jusqu’à l’automne suivant, provoquant l’ire des personnels titulaires et de leurs représentants. Avant, quand on était diplômé, on n'avait pas le droit de s'installer comme intérimaire. Intérimaire dans les métiers de santé où il n'y a pas de chômage (...), ça veut dire "je fais le choix de travailler quand je veux, quand je peux, payé trois fois plus que les autres"
, a commenté M. Hirsch, qualifiant les intérimaires de mercenaires
. Ceux-ci peuvent en effet être payés 1 500 euros pour une garde en week-end, contre 300 pour les autres. S'il y a une mesure à prendre rapidement c'est de
réguler
cette pratique, a-t-il martelé. La santé, à l’instar du climat et du pouvoir d’achat, fait partie des trois priorités du gouvernement définies par Elisabeth Borne, la Première ministre. Elle a notamment demandé aux ministres concernés
de lui soumettre rapidement des propositions pour prendre des mesures efficaces en prévision de l’été.
La Rédaction d'Infirmiers.com
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