Le chiffre est énorme : passer une nuit aux urgences sur un brancard faute de lits disponibles représenterait une surmortalité de 50%. C’est en tout cas ce que tendent à démontrer les résultats d’une étude en cours de publication réalisée à l’AP-HP par la fédération hospitalo-universitaire Impec (pour improving emergency care), qui ont été présentés le 8 juin lors du congrès Urgences à Paris.
Des complications chez 30,4% des patients
Pour la réaliser, une cohorte a été constituée entre le 12 et le 14 décembre 2022 sur 97 services d’urgences (à 60% urbains, 40% en CHU et pour moitié dépassant les 50 000 passages annuels) comprenant uniquement des patients âgés de 75 ans et plus, suivis pendant 30 jours à la suite d’une hospitalisation après consultation, rapporte Hospimedia. L’étude ne prenait donc pas en compte les patients ayant finalement pu obtenir un lit après minuit ni ceux qui attendaient de pouvoir rentrer chez eux, faute de transports. Sur les 1 500 patients qui composaient la cohorte, 700 ont passé la nuit sur un brancard, avec un taux de mortalité de 15,7% (contre 11,1% chez ceux qui ont pu être hospitalisés). Concernant les complications à 30 jours (chute, infection, hémorragie, escarre, accident vasculaire cérébrale…), elles étaient présentes chez 30,4% de ces 700 patients, contre 23,5% chez les autres. Enfin, la morbi-mortalité grimpe à 40% pour les premiers, soit 10 points de plus que chez les seconds (30,2%).
En février 2023, Samu-Urgences de France, qui avait entrepris de comptabiliser les morts inattendues à l’hôpital, en avait relevé 43 entre les mois de décembre et janvier, dont 34 survenues dans les services des urgences (79%).
SANTÉ PUBLIQUE
Préserver le cœur des femmes : le rôle des infirmiers en prévention
ÉCOLE
Education à la santé sexuelle : les infirmières scolaires sous haute pression
HOSPITALISATION
L’infirmier "bed manager" au cœur de la gestion des lits
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"