Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mardi 16 juin à la mi-journée partout en France pour réclamer davantage de moyens en faveur de l'hôpital public et plus largement de l'ensemble du système de santé, mis à rude épreuve depuis plusieurs années et plus encore par le Coronavirus. De Paris à Montpellier en passant par Metz, Dunkerque et Bobigny, plus de 220 rassemblements étaient prévus dans le cadre de cette journée d'action nationale, organisée à l'appel d'une dizaine de syndicats et collectifs de soignants (CGT, FO, Unsa, Sud, Collectif Inter-Hôpitaux...)
. Nous avons suivi le cortège parisien, parti du ministère de la Santé vers les Invalides et l'Assemblée nationale et recueilli des témoignages de soignants, mais aussi de patients présents dans les rangs des manifestants.
Merci ne suffit pas, on veut du concret
, Hôpital asphyxié / I can't breathe
(en référence au mouvement Black lives matter
), ou Ségur = imposture
: après trois mois de crise sanitaire, médecins, aides-soignants, infirmiers, ambulanciers... sont allés battre le pavé le 16 juin un peu partout en France pour rappeler le gouvernement à ses promesses sur l'hôpital, en plein Ségur de la santé
, (du nom d'une des avenues bordant le ministère). Les soignants, très mobilisés pendant la pandémie, dénoncent les concertations en cours sur les salaires et l'organisation du système de santé. Les infirmiers, eux, sont exclus des discussions
, à leur grand désarroi.
Nous mettons en danger non seulement la santé de nos patients, mais nous mettons aussi en danger notre santé à nous
, assure Valérie, une infirmière depuis 31 ans à l'hôpital d'Orsay (91).
Avec 31 ans de carrière : cette infirmière assure avoir « vu le métier de dégrader ». #manif16Juin #soignants #temoignage pic.twitter.com/a8RwSbm4nM
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Nous sommes là pour parler de nos droits, de nos conditions de travail qui se dégradent
, expliquent une infirmière et une interne en psychiatrie.
« Nous sommes maltraités, nos patients sont maltraités » : Nina, interne en 2e année de psychiatrie et Charlotte, infirmière en psychiatrie disent la colère des soignants. #16Juin2020 #soignants #manifestation pic.twitter.com/usglNK3wTs
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Dans le cortège parisien, nous avons aussi rencontré des usagers de la santé, des patients venus soutenir les soignants dans leur lutte. Tous trouvaient évident d'être à leur côté.
Et parmi les #soignants venus nombreux à la grande manifestation du #16Juin2020 , il y a aussi des #patients. « La crise du virus m’a conforté dans l’idée qu’il fallait donner plus de moyens à l’hôpital », nous dit l’un d’eux, qui a fait le déplacement. #manifestation #paris pic.twitter.com/rFPPexTxny
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Matis porte un nouveau regard sur l'hôpital comme infirmier récemment diplômé.
Manque d’effectifs, de moyens ... « il faut vraiment que ça bouge » nous dit Matis, #infirmier récemment diplômé. #16Juin2020 #manifestation pic.twitter.com/0TiHMUiWDM
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Infirmière depuis 30 ans à l’hôpital d’Orsay, Brigitte rappelle que les infirmiers français sont les moins bien payés de toute l'Europe.
Ils ont été là « pendant toute la crise », maintenant ils veulent des actes. Une #infirmière depuis 30 ans à l’hôpital d’Orsay nous explique pourquoi elle est venue aujourd’hui à la grande #manifestation des #soignants #16Juin2020 pic.twitter.com/rZCDo3GSgd
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Rémi, ambulancier SMUR, est venu en soutien de l'ensemble des professionnels, mais aussi pour défendre sa profession.
Medecins, infirmiers, aides-soignants... ils sont des milliers dans la rue partout en France pour la #manif16Juin Rémi, #ambulancier #SMUR est venu défendre l’hôpital mais aussi sa profession, écoutez. pic.twitter.com/FC0wPj5pje
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Lancé fin mai, le Ségur de la santé
doit concrétiser d'ici début juillet le plan massif d'investissement et de revalorisation
promis par Emmanuel Macron. La manifestation de ce jour et la forte mobilisation partout en France prouvent que les attentes, une fois de plus, sont immenses. Gaz lacrymogènes, charges de CRS... Nous apprenions, dans l'après-midi, que des débordements de violence avaient lieu à Paris, en marge de la manifestation.
En direct de la mobilisation dans la Ville rose
À Toulouse, le cortège a rassemblé près de 7 500 manifestants selon la préfecture, 20 000 selon Julien Terrié, secrétaire de la CGT au CHU de Toulouse. Des personnels hospitaliers, administratifs et soignants, mais aussi des soignants libéraux, des personnels des Ehpad, des cliniques, des pompiers et des usagers venus participer à cette journée d'action nationale pour "Sauver l'hôpital et la Sécu" et organisée conjointement par Sud Santé Sociaux 31– CHU de Toulouse – CH Marchant et la CGT CHU Toulouse. La CGT du CHU a demandé à la direction d’ouvrir les grilles de l’Hôtel-Dieu Saint Jacques, siège des hôpitaux de Toulouse, pour y tenir un grand meeting de défense de la santé
.
Comme ailleurs en France, les revendications étaient à l'unisson de celles martelées au niveau national : plus de moyens pour bien soigner, soit des embauches (1500 au niveau du CHU de Toulouse), des réouvertures de lits, services/hôpitaux/maternités de proximité fermés depuis plusieurs années, des revalorisations salariales (300€/mois), statutaires, ou des actes (pour les Idel), de la reconnaissance et « du respect » de la part des gouvernants…
Quid du Ségur de la Santé ? On en espère beaucoup mais on en attend pas grand-chose
a témoigné Marie, IDE à l’hôpital Purpan (CHU de Toulouse). On a besoin de nous. Ils vont devoir lâcher du lest
a estimé de son côté Sylvie, IDE en psychiatrie à l’hôpital Marchant.
"Ni esclave, ni héros" ; "Sécurité sociale à 100% et universelle" ; "Ni oubli ni pardon, ni Covid ni Macron" ; "Du fric du fric pour l'hôpital public", "Du fric du fric pour la santé publique", voici un petit florilège des slogans scandés ça et là tout au long du parcours de la forte mobilisation toulousaine.
Valérie Hedef
Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin
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