Dans l'ambulance de réanimation, sorte de "petit hôpital", les pompiers ont tout le matériel d'urgence à disposition : "on prend le Medpack (un outil compact et léger, conçu par un infirmier, qui facilite l'intervention hors de l'hôpital), le sac adulte et le scope (pour suivre, en permanence les paramètres vitaux du patient), explique le sergent Rémi, infirmier pompier à la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris. A ce matériel "de base" s'ajoute des sacs plus spécifiques : pour la pédiatrie, le damage control ou encore les incendies. "Dès qu'un infirmier arrive chez les pompiers, au bout d'une semaine / quinze jours, il faut qu'il connaisse tout le camion par cœur", assure Rémi. Comprendre : jusqu'au nombre précis de pièces à emporter par matériel.
Comme c'est de l'urgence, on n'a pas le temps de réfléchir à ce qu'on doit faire sur intervention, et on n'a surtout pas le temps de chercher notre matériel.
Comment trouver les mots justes avec les proches ?
Intervenir auprès d'une victime (et donc de ses proches) demande une réelle capacité d'écoute de la part des pompiers. "Evidemment, il faut toujours s'adapter à la situation parce que le contact est différent selon la famille, selon les connaissances dont elle dispose aussi", explique Guillaume, médecin urgentiste qui revient sur l'intervention du jour : l'équipe s'est rendue au chevet d'un homme de 82 ans plongé dans le coma. "Je trouve qu'il y avait un très bon contact avec la femme du patient, qui, à mon avis, comprenait tout, comprenait surtout la gravité de l'état de son mari. J'ai donc pu me permettre de lui dire que ce ne serait pas lui rendre service que de l'emmener en réanimation". Une fois arrivés aux urgences, lorsque l'état du patient s'est dégradé, le médecin a immédiatement prévenu sa femme pour qu'elle puisse rapidement se rendre sur place.
Et c'est ce qui saute aux yeux, en intervention : les équipes doivent composer à la fois avec l'urgence mais aussi avec le contexte. Parfois les proches sont inquiets, en demande d'informations. Il faut donc donner priorité à la situation vitale, mais aussi savoir se répartir les rôles pour répondre aux questions de proches.
"On est tous formés de la même manière"
"On a une force particulière à la BSPP, c'est qu'on est tous formés de la même manière", précise Marine, médecin militaire principal. Peu importe d'où l'on vient ou notre expérience, lorsqu'on travaille à bord de l'ambulance de réanimation, on bénéficie tous d'un temps de formation avec des doublures sur le camion pour permettre une meilleure fluidité sur intervention. L'idée c'est qu'on travaille tous de la même manière".
"Ce qu'on demande surtout à un infirmier", rappelle l'infirmier major de l'antenne médicale de Ménilmontant, "c'est d'être posé et réfléchi, calme, si possible, d'aimer surtout le travail d'équipe, d'être altruiste et aussi bien sûr, de savoir être rigoureux dans son fonctionnement et dans la prise en charge des victimes".
Article précédent
« Nos automatismes font notre efficacité dans l’urgence » (épisode 1)
Article suivant
"Il faut rester humble parce que des échecs dans ce métier, on en vit "(épisode 3)
« Nos automatismes font notre efficacité dans l’urgence » (épisode 1)
"Pour trouver les bons mots, il faut savoir s'adapter aux familles" (épisode 2)
"Il faut rester humble parce que des échecs dans ce métier, on en vit "(épisode 3)
24h avec les infirmiers-pompiers / Le reportage intégral