Comment trouver l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle en tant que jeune infirmier ? Les professionnels qui arrivent sur le terrain ont-ils cette question en tête ? En réalité, les étudiants sont déjà contraints au cours de leurs stages de travailler selon une alternance jour/nuit. «Quand ils sortent de la formation, qui est très dense, ils vont répéter un peu les mêmes habitudes. Et malheureusement parfois dans des conditions difficiles», observe Ilona Denis, actuelle présidente de la Fédération Nationale des Etudiants en Sciences Infirmières (FNESI)*. «Ils vont être habitués aux horaires de nuit et ne vont plus forcément se questionner à ce sujet».
Le manque de personnel oblige tout le monde à être de nuit à un moment ou à un autre
Aujourd'hui, les professionnels de santé, quand ils entrent dans un établissement, signent souvent des contrats qui impliquent d'office une alternance jour/nuit. Une situation qui s'explique par le manque de plus en plus criant de personnel «qui oblige tout le monde à être de nuit à un moment ou à un autre», ajoute Ilona Denis. De plus, «les étudiants sont assez peu sensibilisés aux risques liés au travail de nuit (risques accrus de cancers, perturbation de l'horloge biologique) et ce sont donc des schémas qui potentiellement se répètent».
La qualité de vie, une priorité pour les infirmiers en devenir
A partir de là, et alors que la qualité de vie est aujourd'hui devenue un enjeu prioritaire, que regardent les étudiants lorsqu'ils choisissent un poste ? «Ce ne sont pas uniquement les horaires qui attirent les jeunes dans un établissement mais bien un ensemble de facteurs qui participent à la qualité de vie : charge de travail, conditions de travail, équipe». Et la rémunération. Le gouvernement a acté en janvier 2024 la revalorisation des heures de nuit, des week-end et des jours fériés.
*Cette interview a été réalisée alors qu'elle était encore vice-présidente, quelques semaines avant son élection comme présidente de la FNESI