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ÉTUDE INSERM

Que disent les pleurs des bébés ?

Publié le 16/10/2023

Si les caractéristiques acoustiques du pleur ne nous renseignent pas vraiment sur ses causes, elles sont bien corrélées au niveau de détresse dans lequel se trouve l’enfant, incitant le parent ou l’adulte à réagir, selon un nouvelle étude. 

bébé

Que disent les pleurs du bébé ? Deux équipes de recherche de l’université Jean Monnet à Saint-Étienne, de l’Inserm et du CNRS* ont relevé le défi de répondre à cette question. «Chaque bébé pleure d’une manière qui lui est propre. Ces signatures individuelles sont définies par un ensemble de caractéristiques acoustiques spécifiques qui changent de manière prédictible avec l’âge, de sorte que l’individualité des pleurs des bébés est préservée au fur et à mesure de leur développement», précise l'étude, alors que pleurs de filles et de garçons sont «acoustiquement similaires».

Les pleurs de bébés, un signal sur leur niveau de stress 

«Alors que la croyance populaire veut que les pleurs des bébés informent quant à leur cause, les algorithmes d’apprentissage automatique utilisés dans le cadre de cette étude n’ont trouvé aucune preuve que les pleurs des bébés communiquent leur cause. Ils ont au contraire montré que les pleurs de bébés liés à la faim, à l’isolement ou à l’inconfort, ne présentaient pas de caractéristiques distinctes». Les auditeurs (plus de 200 personnes), qui ont écouté attentivement ces pleurs, n'ont pas pu se prononcer sur leurs causes. 

Les pleurs en revanche en disent davantage sur le niveau de stress des bébés. « Il semble ainsi impossible de savoir pourquoi un bébé pleure rien qu’en l’écoutant. L’information saillante portée par le pleur est celle du niveau de détresse du bébé qui est codé par un ensemble de traits comme la rugosité acoustique. Cette information est évidemment primordiale puisqu’elle renseigne sur le degré d’urgence à réagir au pleur. », explique Nicolas Mathevon, responsable de cette étude. Un constat que l'on retrouve chez certaines espèces animales. 

«De tels signaux vocaux gradés sont courants aussi chez les autres espèces de grands singes (comme les bonobos ou les chimpanzés), chez qui les cris varient continuellement en fonction des niveaux d’excitation ou de stress plutôt que de manière catégorique selon les contextes».

40 000 pleurs de 24 bébés

Dans cette étude, les chercheurs et chercheuses ont d’abord mené une analyse de près de 40 000 pleurs de 24 bébés filles et garçons enregistrés pendant les quatre premiers mois de leur vie. Ils ont testé la présence de corrélations entre les caractéristiques des pleurs et l’évènement qui les avaient déclenchés. Ils ont ensuite procédé à des expériences de playback où des auditeurs et auditrices adultes écoutaient une partie des pleurs enregistrés et devaient identifier leur cause.

* Ces travaux ont été réalisés par l’équipe de neuro-éthologie sensorielle (ENES) au Centre de recherche en neurosciences de Lyon (UJM/ Lyon 1/CNRS/Inserm) et celle du laboratoire Sainbiose (UJM/Inserm /Mines Saint-Étienne)

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com