650 000 Français âgés de 18 à 74 ans souffraient d'hypertension arterielle (HTA) en 2015 en raison d’une consommation d’alcool dépassant les plafonds recommandés de 10 verres par semaine, indique Santé publique France (SPF) dans son bilan épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié ce mardi 30 avril 2024. Sur ces 650 000 personnes, 634 000 étaient des hommes.
« En France, on estime qu’environ 1 adulte sur 3 est hypertendu », soit 17 millions de personnes. Plusieurs facteurs de risque sont identifiés : âge, antécédents familiaux, faible activité physique ou encore alimentation riche en sel et pauvre en fruits et légumes. Mais également l’alcool, qui serait responsable de 5% à 30% des cas d’hypertension, selon plusieurs études épidémiologiques menées en Europe, Australie et États-Unis. L’hypertension étant multifactorielle, l’étude de Santé publique France* avait pour objectif de mesurer la fraction attribuable à l’alcool (FAA), soit la proportion de cas d’hypertension qui pourrait être évitée si les personnes consommant plus de 10 verres d’alcool par semaine étaient abstinentes. Elle met ainsi en évidence une FAA plus importante chez les hommes que chez les femmes, résultant de « consommations d’alcool plus importantes » chez les uns que chez les autres. « Par ailleurs, les épisodes de binge drinking et d’alcoolisation massive, ou le fait d’être un gros consommateur sont plus souvent observés chez les hommes que chez les femmes », observe l’étude. À noter toutefois que cette relation entre consommation excessive d’alcool et hypertension est réversible.
Il faut poursuivre les efforts en termes de prévention
« Ces résultats soulignent l’importante contribution de la consommation d’alcool au fardeau de l’HTA en France, en particulier chez les hommes », poursuit-elle, soulignant la nécessité de « mettre en œuvre des mesures de prévention primaire et secondaire adaptées ». En 2017, Santé publique France et l’Institut national du cancer (INCa) avaient publié un avis d’experts établissant de nouveaux repères de consommation d’alcool à moindre risques. Soit maximum deux verres par jour et pas tous les jours, dans la limite de 10 verres par semaine. Ces repères mêmes, rappelle SPF, « ne signifient pas qu’il n’y ait pas de risque en deçà : il s’agit de "repères de consommation à moindre risques" ». Pour réduire les cas d’hypertension, il s’agit donc d’une part d’inciter la population qui n’en souffre pas à limiter sa consommation d’alcool et, d’autre part, de communiquer sur l’importance pour les personnes hypertendues de la diminuer. Au-delà des campagnes de communication diffusées par les autorités sanitaires, « cela appuie la mise en place de recommandations hygiéno-diététiques spécifiques par les médecins et les autres professionnels de santé en contact avec les personnes hypertendues », encourage l’Agence.
Consulter le BEH de Santé publique France
*Elle s’appuie sur les données recueillies lors de son baromètre Santé 2017, auquel 25 319 adultes ont participé.
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