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SANTE PUBLIQUE

Deux études donnent des pistes sur le Covid long

Publié le 25/09/2023

Deux récentes études sur le Covid Long font référence à un syndrome aux mécanismes encore mystérieux, l'une évoquant l'effet conjoint de séquelles dans divers organes, l'autre au niveau des neurones.

Près d'un tiers des patients Covid présentaient des «anomalies» dans plusieurs organes, plusieurs mois après leur sortie de l'hôpital, selon une nouvelle étude publiée vendredi 22 septembre*, apportant ainsi «des preuves concrètes que différents organes subissent des changements» après une hospitalisation liée au Covid. Ces organes incluent notamment le cerveau, les poumons ou les reins et, dans une moindre mesure, le cœur et le foie. Les chercheurs ont, par exemple, recensé des lésions de la substance blanche du cerveau, un phénomène qui peut être associé par la littérature scientifique à un léger déclin cognitif.

«Une interaction entre au moins deux anomalies»

Pour les auteurs de l'étude, ainsi que des observateurs indépendants, ces résultats ouvrent une piste d'explication au Covid long, c'est-à-dire la persistance de séquelles durables plusieurs mois après l'infection. Ce trouble, qui manque toutefois d'une définition consensuelle, est toujours mal compris sur le plan physiologique, plusieurs explications se faisant concurrence sans être d'ailleurs forcément exclusives. L'étude de vendredi laisse penser que le Covid long «ne s'explique pas par des insuffisances graves concentrées sur un seul organe» mais plutôt «par une interaction entre au moins deux anomalies de (différents) organes».

La piste du cerveau

Une autre étude, publiée une semaine plus tôt dans la revue eBiomedicine, a, elle, plutôt ouvert la piste d'un mécanisme concentré dans le cerveau. Menée par une équipe de l'Inserm, cette étude s'est penchée sur une cinquantaine de patients dont certains ont subi une baisse de leur taux de testostérone, liée à une altération par le virus de certains neurones régulant les fonctions reproductrices. Les chercheurs ont ensuite mesuré les fonctions cognitives de ces patients, pour constater de moins bonnes performances quand cette catégorie de neurones était affectée. Ces résultats, «suggèrent que l'infection peut entraîner la mort de ces neurones et être à l’origine de certains symptômes qui persistent dans le temps», selon l'Inserm.

Longue liste de symptômes 

Fatigue, toux, essoufflement, fièvre intermittente, perte du goût ou de l'odorat, difficultés de concentration, dépression... le Covid long se manifeste par un ou plusieurs symptômes parmi une longue liste, généralement dans les trois mois après l'infection et persistant au moins deux mois. Des symptômes qui ne peuvent s'expliquer par d'autres diagnostics et ont un impact sur la vie quotidienne. En France, le «Covid long» a touché 4% des adultes soit 2,06 millions de personnes de plus de 18 ans, selon une étude de Santé publique France réalisée à l'automne dernier et dont les résultats ont été dévoilés en juin. La grande majorité des patients (90%) souffrant de Covid long voient cependant leurs symptômes lentement s'améliorer au bout de deux ans. 

*Etude publiée dans le Lancet Respiratory Medicine. Ce travail se base sur des IRM réalisées chez 259 patients ayant été hospitalisés pour Covid en 2020-2021. Elles ont été comparées avec des examens effectués chez une cinquantaine de personnes jamais infectées.

La Rédaction d'Infirmiers.com avec AFP

Source : infirmiers.com