Si, au cours des trois dernières décennies, d’importants progrès ont permis de réduire le taux de mort maternelle*, ils se sont faits au détriment de la prise en charge des complications suivant un accouchement. C’est la conclusion que tire une étude, troisième d’une série de 4 papiers, publiée le jeudi 7 décembre dans la revue The Lancet. Chaque année, au moins 40 millions de femmes dans le monde sont ainsi susceptibles de souffrir d’un problème de santé à long terme causé par l’accouchement, avec des affections postnatales qui peuvent perdurer des mois, voire des années. Et qui ont un impact particulièrement négatif sur leur qualité de vie.
Nombre de femmes, même si elles connaissent un accouchement ne nécessitant pas d’intervention, souffrent de complications post-partum
Parmi celles-ci, sont notamment citées : les douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), qui touchent plus d’un tiers (35 %) des femmes dans la période post-partum, les lombalgies (32 %), l’incontinence anale (19 %), l’incontinence urinaire (8 à 31 %), l’anxiété (9 à 24 %), la dépression (11 à 17 %), les douleurs périnéales (11 %), la peur de l’accouchement (tocophobie) (6 à 15 %) et l’infertilité secondaire (11 %). S’y ajoutent également, de manière moins fréquente, syndrome de stress post-traumatique, dysfonctionnement de la thyroïde, voire psychose… « Nombre de femmes, même si elles connaissent un accouchement ne nécessitant pas d’intervention, souffrent de complications post-partum », indiquent ainsi les auteurs de l’étude.
Or, malgré leur prévalence, elles ont été largement négligées dans la recherche clinique, la pratique et les politiques de santé, constatent-ils. S’ils ont identifiés 157 orientations publiées, dont 46 jugées de haute qualité depuis 2010 pour prendre en charge certaines complications (dépression ou anxiété post-partum, incontinence urinaire…), nombreuses sont celles qui ne bénéficient d’aucune recommandation (dont neuropathies et infertilité secondaire).
Une approche holistique et pluridisciplinaire essentielle
Dans son ensemble, la série d’articles publiés dans The Lancet appelle à un meilleur suivi des femmes au cours de leur grossesse et après l’accouchement, s’appuyant sur une approche holistique de leur santé. Les différents auteurs recommandent ainsi de porter une plus grande attention, outre aux causes biomédicales, aux questions relatives à la nutrition, les risques environnementaux, l’exposition à la violence, ou encore aux conditions sociales et inégalités de genre. « Les femmes en période post-partum peuvent affronter des difficultés psychologiques, émotionnelles et physiques », qui affectent leur bien-être et celui de leur famille. « Soutenir ces femmes requiert un système de soin périnatal flexible et adapté centré sur la personne, mais qui soit aussi pluridisciplinaire », insistent-ils, misant, entre autres, sur la prévention.
*La mort maternelle correspond au nombre de décès de femmes dont la cause est liée ou aggravée par une grossesse ou un accouchement, ou survenu durant les 42 jours suivant la fin de la grossesse.
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