Elles avaient été annoncées pour le printemps 2023, elles se tiendront finalement avec un an de retard : les Assises de la pédiatrie auront lieu le vendredi 24 mai 2024, a annoncé le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Elles s’appuieront sur le rapport « Investir dans la santé de l’enfant : une urgence nationale » rendu jeudi 23 avril par Adrien Taquet, Secrétaire d'État chargé de l'Enfance et des Familles de 2019 à 2022, et Christèle Gras Le Guen au ministre chargé de la Santé, Frédéric Valletoux. Ce document est « le fruit d’un vaste processus de concertation », construit autour de 6 axes de travail définis : garantir aux enfants un parcours de santé de qualité et sans rupture, améliorer le parcours en santé des plus fragiles, « relever le défi de la santé mentale » des enfants, améliorer la prévention, renforcer la formation professionnelle et faire évoluer les métiers de la santé de l’enfant, et améliorer les connaissances et les pratiques par la recherche et l’évaluation. Il s’est traduit par l’organisation de 23 tables rondes, 21 auditions et la remontée de 2 000 contributions écrites provenant d’organisations professionnelles, associatives et/ou syndicales. Des professionnels de santé, des patients et des enfants ont également apporté leur contribution, précise le ministère.
Créer un "choc d'attractivité" et apporter plus de lisibilité aux parcours
Le rapport liste 20 mesures phares parmi les 400 propositions qu'il soumet, qui seront abordées lors des Assises. Il enjoint ainsi à « créer un choc d’attractivité » en revalorisant les prises en charge de l’enfant, et à augmenter la quantité et la qualité du temps médical disponible, en facilitant notamment la pratique avancée et en améliorant la formation des professionnels médicaux et paramédicaux. Ses auteurs recommandent entre autres de faire évoluer la formation des infirmiers puériculteurs (IPDE), qui sont eux-mêmes en attente d’une transformation de leur cursus, qui n’a pas bougé depuis 1983.
Côté parcours de soin, il faut les rendre « lisibles », aussi bien pour les parents que pour les enfants, et améliorer l’accès aux soins non programmés et optimiser le recours aux services d’urgences, ou encore protéger les enfants « des épidémies hivernales par des campagnes de prévention nationales », incluant entre autres la vaccination. Le rapport souligne également la nécessité de renforcer les équipes soignantes qui prennent en charge des enfants avec des besoins importants, et de sanctuariser le nombre de lits de réanimation en pédiatrie et néonatologie. Cette mesure doit pouvoir répondre aux épidémies hivernales, qui mettent à mal les services. Enfin, plusieurs mesures sont destinées à améliorer leur santé via leur temps scolaire : création d’un nouveau « Service de santé des élèves » mobilisant les professionnels de santé du territoire sous la coordination du médecin scolaire, « instaurer "l’heure partagée" dans toutes les écoles élémentaires », soit la dernière heure du vendredi pour permettre aux enfants de faire « un retour partagé » sur le déroulement de la semaine, ou encore créer un « bilan de santé mentale » à l’entrée au collège.
Le pari d'une stratégie quinquennale
Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie qui se veut « quinquennale », certaines pouvant être mises en place dans l’urgence quand d’autres requièrent de mobiliser plus de moyens, poursuit le rapport. « Il ne s’agit pas cette fois de convenir de quelques mesures de crise dispersées mais bien de bâtir un véritable pacte de refondation du système de santé de l’enfant dont la France a besoin. » La réponse aux besoins des enfants, face aux failles de la pédiatrie, doit « être à la hauteur des problèmes et des enjeux ». Elle se doit donc d’être « structurelle et bénéfique à tous les enfants, dans toutes les dimensions de leur santé actuelle et à venir. »
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