Dans son rapport « Qualité de l’accueil et prévention de la maltraitance dans les crèches » publié le 11 avril, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) s’inquiétait d’une qualité d'accueil « très disparate » dans les crèches et faisait notamment état de maltraitances envers les enfants (voir encadré). Depuis, ce sont l’ensemble des acteurs de la petite enfance qui monte au créneau pour réclamer plus de moyens pour soutenir les professionnels de ces structures. Dernier en date, l’Association nationale des puéricultrices(teurs) diplômé(e)s d’État (ANPDE), qui formule un certain nombre de pistes pour améliorer l’accueil des enfants.
Un cadre bien défini des modes d'accueil existe déjà
Se félicitant que les problématiques présentes dans la prise en charge des plus petits soient enfin prises en compte, elle rappelle qu’il existe déjà un cadre pour favoriser l’évolution de leur accueil en structure : la charte nationale pour l’accueil du jeune enfant et ses 10 principes pour définir la qualité de l’accueil, destinée à l’ensemble des professionnels du secteur, le rapport sur les 1 000 premiers jours de l’enfant et ses recommandations pour accompagner les parents lors de cette période, ou encore le rapport de la députée Michèle Peyron « Pour sauver la PMI, agissons maintenant ! », publié en 2019 et qui soulignait « l’expertise des IPDE dans les missions de soutien aux compétences parentales », liste l’ANPDE. Soit autant de « constats et [de] propositions qui apportent les clés pour garantir une homogénéité dans les modes d’accueil ». Pour autant, rappelle l’association, il n’existe actuellement pas d’encadrement national des missions de contrôles des modes d’accueil, ce qui entraîne une hétérogénéité des modes d’accueil d’un établissement à l’autre.
L’ANPDE publiait elle-même, en décembre 2022 un « Guide d’accompagnement des missions du référent santé et accueil inclusif en mode d’accueil du jeune enfant » (RSAI), proposant 15 fiches outil aux IPDE pour garantir une prise de poste « efficiente ». Ce guide « permet également de déceler préventivement la maltraitance des enfants, d’identifier les différentes situations et offre un accompagnement des équipes dans leurs missions d’accueil ». Nul besoin donc, pour l’association, de réinventer les modes d’accueil, ceux-ci étant déjà bien posés.
Mieux former pour renforcer l'attractivité des métiers
En revanche, là où le bât blesse, c’est une fois de plus sur la question des moyens. Au vu de leurs responsabilités, le personnel chargé de l’accueil des enfants doivent être « formé, qualifié et accompagné lors de la prise de poste », insiste l’ANPDE. Autre difficulté à enrayer : la pénurie de personnel soignant n’épargne pas les métiers de la petite enfance. « Il est impératif de [les] rendre attractifs », en repensant l’attractivité, au-delà des revalorisations salariales, « sous le prisme de la formation », à considérer comme « un levier incontournable » qui peut redonner du sens aux missions des professionnels. « La dernière évolution de la formation d’IPDE date de 1983. Depuis, 3 générations d’enfants ont vu le jour, avec des modes de vie et des codes différents », tacle-t-elle. « Pire, depuis 2009, plus aucune formation liée à l’enfant n’est dispensée dans les instituts de formation en soins infirmiers. » De quoi rendre impératif un investissement dans la formation tout en en facilitant l’accès. Enfin, l’ANPDE dénonce des logiques économiques qui ont contribué à pousser certains établissements à la « course à la rentabilité » et à établir des ratios à minima entre adultes et enfants, entraînant « une tendance au "surbooking" ».
Depuis la publication du rapport de l’IGAS, Olivier Véran a annoncé que le gouvernement s’était engagé à créer 200 000 places supplémentaires « pour accueillir les petits dans les bonnes conditions » et à renforcer les contrôles dans les crèches.
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