Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

PÉDIATRIE

Les infirmières puéricultrices appellent à l'action face à "des réalités alarmantes"

Publié le 13/02/2024

Dans une tribune, six organisations d'infirmiers puériculteurs (IPDE) alertent sur l'état de la pédiatrie en France. Pour elles, il y a urgence à mieux et plus former de professionnels et à reconnaître leurs compétences pour freiner une situation qui se dégrade.

enfant, petit garçon

La pédiatrie souffre. Plusieurs organisations représentants les infirmiers puériculteurs* ont profité de la nomination de Frédéric Valletoux au poste de ministre délégué à la Santé et de Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, pour pousser un cri d’alarme. Dans une tribune, elles pointent « des réalités alarmantes qui ne peuvent plus être ignorées » au sein de ce secteur du soin.

Un secteur du soin malmené

Les Assises de la pédiatrie, lancées fin 2022, ont en effet mis en lumières un certain nombre de problématiques qui illustrent une dégradation de la prise en charge des plus jeunes. À commencer par une hausse de la mortalité périnatale, comme le démontrait un rapport de Santé publique France en septembre 2022, qui place la France « en queue de peloton des pays européens sur le sujet. » En cause, notamment, des ratios de professionnels spécialisés auprès des enfants qui restent faibles, quand ils existent. Les organisations dénoncent également un paradoxe : quand certains parents sont séparés de leurs enfants, parfois de manière injustifiée, d’autres sont autorisés à maintenir le lien alors même qu’il s’inscrit dans une situation de violence. Parallèlement, les « situations de protection de l’enfance explosent ».

Quant aux parcours de soins, ils pâtissent de plus en plus du manque de professionnels spécialisés. Le délai moyen pour avoir un rendez-vous chez le pédiatre est de 3 semaines, et la situation en pédopsychiatrie est catastrophique. Avec une conséquence : chez les 11-17 ans, troubles anxieux et de l’humeur, mais aussi passages aux urgences pour idées ou gestes suicidaires ne cessent d’augmenter. « Malgré le manque de pédiatres, de médecins généralistes, de ressources médicales… nous ne formons pas plus de professionnels spécialisés », déplorent-elles. Le secteur de la pédiatrie paie ainsi des lacunes enracinées profondément dans le système de santé, jugent-elles.

3 actions urgentes pour répondre à la crise

Face à ce constat, les 6 organisations réclament des actions immédiates. Il s’agit en priorité de revoir le programme de formation des infirmiers puériculteurs (IPDE), qui n’a pas été mis à jour depuis 1983. Il y a urgence à actualiser les compétences de ces professionnels sur le terrain, rappelait ainsi Peggy Alonso, la présidente de l’ANPDE, en septembre 2023. Cette mise à jour doit s’accompagner d’un plus fort investissement dans le recrutement des professionnels spécialisés en pédiatrie, la pénurie de personnels conduisant à « une surcharge de travail insoutenable et à un risque accru d’erreurs dans les soins et les accompagnements. » Un effort qui doit permettre de répondre à l’autre urgence identifiée, à savoir l’amélioration des conditions de travail au sein des services de pédiatrie. Celle-ci ne peut se faire qu’en accordant une meilleure reconnaissance de leur travail. Enfin, il faut « mettre en œuvre une politique de prévention efficace et réaliste » s’appuyant sur une « valorisation aujourd’hui inexistante des actes de prévention en PMI ». « Les enjeux de santé infantile ne peuvent être relégués au second plan. Les décisions prises aujourd'hui auront un impact profond sur la vie de millions d'enfants et sur l'avenir de notre société », concluent-elles, appelant à mettre en place les propositions concrètes issues des Assises de la pédiatrie.

Lire la tribune "L'urgence d'agir pour la santé de nos enfants : le cri des infirmières puéricultrices et infirmiers puériculteurs"

*À savoir l’Association nationale des puéricultrices diplômées d’État (ANPDE), le Comité d’entente des écoles préparant aux métiers de l’enfance (Ceepame), le Syndicat national des puéricultrices (SNPDE), la Société de recherche des infirmières puéricultrices (SORIP), le Collège des infirmièr(e)s puéricultrices(eurs) (CIP), et le Collectif Je suis infirmière puéricultrice.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com