Au sein de l’Ordre national des infirmiers (ONI), l’heure est à une grande « stupéfaction ». La cause : la publication d’un communiqué de l’Académie de Médecine intitulé « Se passer du diagnostic médical doit rester une exception », qui entend mettre en garde contre les « dérives » de la loi Rist. Ce qui était ici ciblé, c’est bien évidemment l’ouverture de l’accès direct aux infirmiers en pratique avancée. La réaction chez les IPA a été immédiate, leur Conseil national professionnel (CNP) s’insurgeant contre « une très étonnante prise de position » reposant sur des « opinions ».
L'ONI dénonce le corporatisme à l'œuvre
Plus tardive, celle de l’ONI tient dans les mêmes termes, l’institution regrettant une « prise de position corporatiste et rétrograde » de l’Académie de médecine. « Les IPA possèdent les compétences et les connaissances nécessaires pour traiter de nombreuses pathologies après avoir suivi une formation exigeante dédiée, qui leur permet de fournir des soins de qualité et des traitements appropriés à leurs patients, en autonomie et responsabilité, en collaboration avec les médecins », rappelle-t-elle. Et, dans un contexte particulièrement tendu où la démographie médicale fait de plus en plus défaut, parier sur les compétences des paramédicaux représente l’une des solutions pour favoriser l’accès aux soins. Et de souligner que les nombreux exemples à l’étranger tendent à démontrer l’intérêt de l’extension de la pratique avancée ; un intérêt que relevait déjà le rapport de l’IGAS publié fin 2021.
« La situation actuelle nous interdit de nous en tenir à de telles prises de position, teintées de nostalgie et de mépris », tacle l’Ordre, qui y voit bien plus à l’œuvre la manifestation d’un corporatisme toujours aussi prégnant qu’un discours s’appuyant sur les compétences réelles des professionnels. « Dès lors, espérons à l’avenir, par le dialogue interprofessionnel, davantage de discernement et d’esprit d’ouverture afin que nous puissions instaurer entre professionnels de santé un dialogue constructif et travailler ensemble pour aboutir à un système de santé plus efficace et accessible à tous, en responsabilité », fait-il valoir. « Il faut accélérer sur ces questions, en raison de la démographie médicale et de l’augmentation des besoins de santé, qui rendent ces dispositions nécessaires », réagissait de son côté Stéphanie Rist, la députée (Renaissance) qui a porté le texte de loi auprès du Quotidien du médecin, vendredi 23 février.
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