La dernière réunion concernant les mesures transitoires entre les représentants des infirmiers de bloc opératoire (IBODE) et la direction générale de l’offre de soins (DGOS) début décembre 2023 n’avait rien pour rassurer les professionnels. Et pour cause, plutôt que d’accorder l’autorisation aux seuls infirmiers travaillant actuellement au bloc sans diplôme d’IBODE de continuer à y exercer, la DGOS entend étendre le dispositif sur 5 ans. Une volonté qui passe mal auprès des IBODE, qui craignent une disparition pure et simple de leur spécialité. C’est dans ce contexte que s’inscrit la récente initiative du Collectif Inter-Blocs (CIB) : proposer « une nouvelle projection pragmatique pour de réelles mesures transitoires », soit un dispositif qui permettrait à la fois d’assurer la sécurité juridique des infirmiers – une des demandes formulées par le Conseil d’État dans le cadre de sa mise en place – ainsi qu’une montée en compétences des professionnels s’inscrivant dans le dispositif.
La proposition du Collectif s’accompagne par ailleurs d’un questionnaire soumis aux professionnels de la spécialité (infirmiers, étudiants et cadres), décliné en 4 questions sur leur réception des deux projets, le sien et celui de la DGOS. Le formulaire a également été soumis à l’Ordre national des infirmiers, au ministère de la Santé et à la DGOS.
3 parcours pour 3 profils différents
En novembre 2022 déjà, le CIB avait soumis une proposition pour imaginer un autre dispositif de mesures transitoires et repenser la formation IBODE. Dans sa nouvelle version, la projection du CIB prévoit ainsi la possibilité pour les professionnels disposant d’une ancienneté supérieure à 15 ans d’exercice en bloc d’obtenir de fait le diplôme IBODE. « Ils auront 5 ans pour suivre les 49 heures de formation aux actes exclusifs mais bénéficieront d’une dérogation pour leur permettre d’exercer sans restriction en attendant », spécifie-t-il.
Les professionnels disposant de 5 à 15 ans d’expérience ont, eux, deux choix : s’inscrire dans un parcours de validation des acquis, valable 5 ans, leur permettant d’effectuer les 10 actes exclusifs, avec une obtention du diplôme si son parcours est validé au bout de ce délai, ou suivre un parcours de formation pour valider les 5 blocs de compétences de la spécialité sur une durée de 5 ans.
Enfin, troisième cas de figure, les professionnels de moins de 5 ans d’expérience en bloc auraient à suivre une formation de 49 heures aux actes exclusifs IBODE, suivie de la délivrance d’une autorisation d’exercice pour 5 ans avec engagement de formation à la spécialité au terme de ces cinq années, complète le CIB. « Avec ce processus, d’absorption et de formation, en 2030 tous les blocs opératoires assureraient les missions avec des professionnels formés, le principe de sécurité juridique serait indéniable et la qualité et la sécurité des soins aux patients seraient respectées », défend-il.
La prochaine réunion relative au dispositif des mesures transitoires est prévue pour ce mois de janvier, à condition que le récent remaniement du gouvernement et l'arrivée de Catherine Vautrin au ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités ne vienne pas bouleverser le calendrier.
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