IBODE

En discussion avec la DGOS et l'IGAS, les dossiers IBODE toujours en suspens

Publié le 28/03/2022

Une deuxième réunion s'est tenue entre l'IGAS et les organisations représentatives des infirmiers de bloc opératoire et des chirurgiens sur l'éventuelle inscription de la spécialité IBODE dans l'exercice de la pratique avancée. Mais qui n'a guère permis de faire progresser le dossier.

Statu quo. C’est ce qui est ressorti de la deuxième réunion organisée entre l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), la Direction générale de l’offre de soin (DGOS) et les organisations représentatives des chirurgiens et des infirmiers de bloc opératoire (IBODE), mercredi 23 mars. Pour l’instant, aucune décision n’a été prise, résume Grégory Chakir, porte-parole du Collectif Inter-Bloc.

Une évolution de la profession en discussion

 

À l’origine de ces discussions : le rapport de l’IGAS paru en janvier dernier sur les « trajectoires pour de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé » et son focus sur la pratique avancée et l’intégration des infirmiers anesthésistes (IADE) dans ce nouvel exercice. Le rapport préconisait en effet d’y ajouter les deux autres spécialités, soit les IBODE et les infirmiers de puériculture (IPDE). Pour ce qui est de la PA, une évolution des textes sera nécessaire pour la spécialité IBODE, on le savait, mais l’IGAS n’a pas obtenu de position franche de la part de tous les représentants sur le fait que les IBODE soient reconnus en PA, relève ainsi le CIB dans un communiqué.

"Tout est lié"

La question est d’autant plus complexe qu’elle en lien avec deux autres enjeux : la réingénierie de la formation et la réécriture du décret relatif aux actes exclusifs. Deux sujets qui, là aussi, piétinent. Tout est lié, explique Grégory Chakir. La réingénierie de la formation, et l’accès au grade de master, est une obligation si l’on veut prétendre à la pratique avancée. Mais parallèlement, comment reconnaître une profession en PA avec des actes qui lui sont propres, tout en les autorisant à des infirmiers qui ne sont pas diplômés IBODE ?, déplore-t-il. Il pointe une résistance de la part de la DGOS et des organisations représentantes des chirurgiens, notamment des secteurs privés et libéraux, qui auraient très souvent recours à des infirmiers faisant fonction d’IBODE. Pourtant, le CIB estime que ses propositions pour faciliter la formation de ces derniers, parmi lesquelles le recours à l’apprentissage, comme c’est le cas, par exemple, pour les aides-soignants souhaitant devenir infirmiers, permettraient à la fois de leur assurer une acquisition et une validation solides de leurs compétences tout en maintenant l’activité des blocs. Autre sujet de friction : l’ajout de certains actes (réduction de fractures, sutures cutanées) au sein de la mention "Urgences" des IPA, qui sont inscrits dans la charte des IBODE depuis 2015. Pour les IPA, les choses avancent assez rapidement, avec un consensus qui est clair. Mais pour nous, il y a des difficultés.

Un calendrier contraint

La prochaine discussion doit avoir lieu le 20 avril. Mais le CIB se montre peu optimiste quant à ce qu’il pourrait obtenir pour la rentrée de septembre, du moins sur la réingénierie, notamment du fait du calendrier contraint par le temps (les concours pour les écoles d’IBODE ont pour la plupart commencé) et par les élections (présidentielles puis législatives). On espère que la réingénierie sera effective. Si ce n’est pas le cas, on appellera à une mobilisation massive dans toutes les écoles et on mettra en tout cas des actions en place, prévient Grégory Chakir.

La Rédaction Infirmiers.com

 

Source : infirmiers.com