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IADE

Étudiants IADE, au plus fort de la vague, en renfort à Créteil

Publié le 07/05/2020

Étudiants en fin de formation à l’école d’IADE du CHU de Rennes, ils sont allés prêter main forte, un mois durant, à leurs collègues des unités COVID de l’hôpital Henri Mondor, à Créteil. Au plus fort de la vague, ils garderont longtemps en mémoire cette dure expérience entre complexité des prises en charge et solidarité des équipes soignantes comme ils nous le racontent.

Étudiants IADE, au plus fort de la vague, en renfort à Créteil

Étudiants IADE, au plus fort de la vague, en renfort à Créteil

Nous sommes trois étudiants infirmiers anesthésistes de deuxième année inscrits à l’école du CHU de Rennes. Avant de faire cette spécialisation de deux années en anesthésie-réanimation nous étions déjà diplômés en tant qu’infirmiers. Suite à cette crise sanitaire sans précédent nous avons, dès le début, proposé nos compétences d’infirmiers et celles acquises durant notre formation d’IADE pour renforcer les services de réanimation. Voyant que la vague déferlait avec une extrême violence en Île-de-France, nous avons souhaité aider nos collègues là où les besoins étaient les plus importants. L’appel en la matière de l’Assistance Publique/Hôpitaux de Paris a retenu notre attention. Nous avons donc répondu par mail, dans la soirée du dimanche 5 avril, à celui de l’hôpital Henri Mondor, à Créteil, afin de participer à l'ouverture de leurs nouvelles unités de réanimation. Dès le lendemain, nous avons été contacté par un cadre de santé et deux jours plus tard nous étions dans le train en direction de la gare Montparnasse. Arrivés mercredi 8 avril à Paris, nous avons fait les démarches administratives (contrat, logement, taxi, alimentation) et avons eu notre affectation dans l'un des nouveaux services de réanimation pour une durée d'un mois. Nous avons croisé Martin Hirsch, Directeur général de l'AP/HP dans les couloirs, nos valises à la main, qui nous a remercié d’avoir répondu  présent.

Les équipes soignantes que nous intégrons, en service de nuit, sont composées essentiellement de renforts, venus de toute la France. Une belle solidarité est là.

 

Complexité des prises en charge, solidarité des équipes soignantes

Notre service d’affection à l’hôpital Henri Mondor de Créteil est flambant neuf. L’odeur de peinture fraîche flotte dans l’air à notre arrivée. Ce nouveau service de réanimation devait être livré fin d’année 2020 mais pour gérer la crise sanitaire du moment, son ouverture a été avancée. Nous sommes accueillis très chaleureusement par les équipes hospitalières, déjà très éprouvées par la lutte quotidienne contre le COVID19. Les équipes soignantes que nous intégrons, en service de nuit, sont composées essentiellement de renforts, venus de toute la France. Une belle solidarité est là alors que notre rythme de travail est plus que soutenu, jusqu’à 60 heures par semaine. Au moment des relèves, une multitude d’accents se mélangent. L’accueil de tous ces nouveaux soignants nécessite une organisation bien spécifique et, une fois encore, l’engagement et l’entraide sont au rendez vous : toutes les nuits, des repas nous sont offerts par différentes marques ou entreprises. Les prises en charge des patients sont complexes : patients intubés-ventilés, certains sous dialyse et/ou sous circulation extra-corporelle. Comme dans toute la France, les moyens de protection des soignants sont à flux tendus. Nous avons le nécessaire mais nous restons prudents, et vigilants, car les stocks sont très faibles.

100 % concentrés sur notre tâche

Nous sommes hébergés durant ce mois dans un hôtel à proximité de l’hôpital, à moins de 10 minutes. Nous disposons de codes pour utiliser les taxis gratuitement pour nous rendre dans notre service. Des repas sont proposés par la ville et nous avons des codes Uber Eat pour nous faire livrer. Nous vivons d’une manière singulière le confinement. En effet, nous sommes loin de nos familles mais le fait de nous retrouver, ensemble, dans un hôtel entre soignants nous aide vraiment. Le personnel chaleureux de l’hôtel est vraiment formidable. Comme tous les  Français en période de confinement, nous essayons lors de nos jours de repos de nos occuper (sport, séries TV, livres…) mais le rythme de nuit (deux nuits de travail, deux jours de repos) nous rend difficile la tâche de réviser nos cours et de continuer notre mémoire pour assurer la continuité de notre formation en vue de l’obtention de notre diplôme d’IADE… très bientôt, on l’espère.

Nous garderons en mémoire l’esprit de solidarité des soignants, de professionnalisme des étudiants infirmiers, eux aussi venus en renfort, d’adaptabilité des professionnels et de leur dévouement sans faille face à cette crise sanitaire que personne n’aurait pu imaginer. Nous savons que notre parcours de fin d’études est, cette année, particulier mais nous espérons acquérir toutes les compétences nécessaire à l’obtention de notre diplôme, début octobre.

 

Jonathan Marion, Garance Rezé Duclos, Steven RouxÉtudiants IADE, 2e année, École d’IADE de Rennes

 

Source : infirmiers.com