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La formation professionnelle, un levier d’attractivité ?

Publié le 08/07/2022
La formation professionnelle

La formation professionnelle

L’accompagnement du parcours professionnel et le tutorat sont des leviers d’attractivité pour le recrutement de soignants. Mais comment dégager de la disponibilité pour cela dans des services en sous-effectifs ? Infirmiers.com a convié pour en débattre Tatiana Henriot, présidente de l’Union national des infirmiers de pratique avancée (UNIPA) et Jean-Rémi Richard, directeur des Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc.

Depuis que la réingénierie de la formation passe par l’université, cela concourt à la valorisation des compétences des infirmiers avec la démonstration qu’ils peuvent recevoir une formation plus solide et plus experte, analyse Tatiana Henriot, présidente de l’Union national des infirmiers de pratique avancée (UNIPA).  Le métier d’infirmier se professionnalise et l’on parle maintenant plus volontiers de "profession" infirmière plutôt que de "métier", et il devient possible de se projeter dans une vraie carrière au sein d’un établissement. A savoir, désormais au-delà des possibilités d’une évolution de carrière dans le management ou dans la formation, s’ouvre pour les infirmiers celle d’une spécialisation clinique. Cependant, ce champ des possibles n’est réalisable, selon la présidente de l’UNIPA, qu’à la condition qu’y contribuent à leur juste mesure les établissements concernés pour envoyer leurs agents en formation et l’université pour y pourvoir.

De la formation diplômante à la spécialisation

Le plan d’attractivité mis en place par les Hôpitaux du Mont-Blanc ne s’y trompe pas. Au nombre des mesures qu’il a déployées dans le cadre de sa campagne de recrutement 2022, le groupement d’établissements publics a mis tout particulièrement l'accent sur la formation et les parcours professionnels, ainsi que sur l'accès à la fonction publique hospitalière, que l'établissement met un point d'honneur à rendre effectif dans l'année du recrutement. Un plan de formation dynamique est ainsi mis en place et financé chaque année. En 2022, douze professionnels partent d'ailleurs en formation diplômante pour changer de métier. Nous sommes passés de un à cinq aides-soignants en formation professionnelle par rapport à l'année dernière, rapporte le dirigeant du groupe hospitalier, Jean-Rémi Richard. Et d’ajouter Nous avons aussi  un rôle crucial à jouer dans le déploiement des formations universitaires et dans l’accompagnement des personnels concernés dans leur montée en compétences et le déroulement de leur carrières. Pour preuve, l'établissement a consacré, en 2021, une enveloppe de 761 000 euros (€) à la formation professionnelle, à laquelle s'ajoutent les cofinancements à hauteur de 430 000 €. Soit un budget global de près d'1,2 million d'euros (M€) pour 2021.

Des recrutements complémentaires et le budget nécessaire

Un exemple qui peut faire rêver car ailleurs sur le terrain, les établissements moins bien nantis se heurtent à un obstacle récurrent : comment laisser les effectifs s’engager dans un cursus de spécialisation dans une structure (comme c’est le cas de beaucoup) qui souffre déjà d’une grave pénurie de soignants ? Cela passe souvent par des recrutements complémentaires reconnaît le dirigeant des Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc, et il faut admettre que pour remplacer les postes temporairement vacants nous sommes amenés à recruter énormément ! Une exigence de moyens dont tous les établissements ne disposent pas et qui pourrait expliquer en partie le succès mitigé des formations en pratique avancée. On observe effectivement une baisse d’attractivité de la filière (dont les premiers diplômés sont apparus en juillet 2019)  à la rentrée 2021-2022, relève Tatiana Henriot, mais il est difficile d’en déterminer précisément les causes dans le contexte actuel de crise sanitaire et d’un système hospitalier très tendu en termes d’effectifs. Il reste que dans la mise en place de la filière de pratique avancée, subsistent encore des freins à l’installation et à l’implantation et notamment des freins financiers. Car, en matière de valorisation des carrières, il est encore fortement attendu que les rémunérations soient à la hauteur des responsabilités  et des compétences que l’on a pu développer.

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Source : infirmiers.com