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IDEL

Pour Convergence Infirmière, "la médecine low cost est en marche !"

Publié le 02/10/2019
négatif colère

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Par communiqué du 2 octobre 2019, le syndicat d'infirmiers libéraux Convergence Infirmière, réagit suite à la réunion, le 1er octobre, au Ministère des Solidarités et de la Santé, des fédérations et associations d'aides-soignants sur la réingénierie du diplôme AS. Sur ce sujet de haute importance puisque 27 actes infirmiers pourraient passer dans les mains des aides-soignants, les syndicats infirmiers n'ont pas été conviés à la table des négociations... 

"Nous ne voulons pas de ce système qui, plus que nous oublier, nous nie. Les infirmières ne sont pas de simples tâcheronnes : derrière un acte, il y a des compétences."

Comme le rappelle le syndicat Convergence, il est en effet prévu que 27 actes infirmiers passent dans les mains des aides-soignants, sans tenir compte de l’avis des syndicats infirmiers, grâce à un véritable tour de passe-passe : une manipulation orchestrée par les directeurs d’établissement à des fins purement économiques. Le syndicat rappelle sa précédente prise de position sur le sujet, le 10 septembre dernier, par la voix de la présidente, Ghislaine Sicre, qui s’est même offusquée qu’une infirmière à la tête de ce groupe de travail à la DGOS puisse trahir toute une profession en vulgarisant l’acte infirmier à une tâche. Et de rappeler que de nombreux rapports et études publiés ont prouvé qu’en abaissant la qualité, la sécurité des patients était en danger. Ce qui, pour le syndicat, interroge particulièrement : en effet, qu’il soit médical ou paramédical, l’acte effectué par une infirmière lui est permis uniquement parce que son niveau d’étude le justifie et qu’elle a acquis cette compétence. Comment un AS pourrait-il désormais se voir attribuer un acte médical ? Agira-t-il sur prescription médicale ?

On se fiche de la qualité et de la sécurité, il n’y a que l’intérêt qui compte… mais pas celui des patients ! Non, celui des directeurs d’établissement ! Les structures et leurs directions réaliseront de généreux profits sur le dos des patients, puisque ce seront bien des AS qu’ils embaucheront, pour des actes payés à bas coût… 

De fait, le syndicat d'IDEL ne décolère pas : pour s’affranchir de cette loi, l’État a trouvé une astuce affligeante : dénommer ces actes, ″actes de la vie quotidienne″ ! Comme si cet artifice sémantique pouvait, à lui seul, résoudre et prendre en compte tout ce qui se cache derrière les mots ! Car dans ces ″actes de la vie quotidienne″, il y a surtout des médicaments qui, quelle que soit leur forme (collyre, patch, suppositoire ou pommade), peuvent entraîner de graves problèmes chez les patients ! Comment feront alors les AS qui exercent dans les SSIAD, où elles devront faire face, seules, à ces problématiques ? Comment gérer ces problèmes de sécurité le week-end, dans ces mêmes structures, quand il n’y aura pas d’infirmière ?Jusqu’à présent, l’administration de médicaments relevait du rôle infirmier, conformément à la réglementation en vigueur. Mais aujourd’hui, malgré les recommandations HAS, la DGOS s’affranchit de ces règles ! Pire : elle spolie la profession infirmière d’une grande partie de ses compétences, sans avoir demandé l’avis à l’Ordre des médecins ou à l’Académie de médecine, en s’affranchissant de l’opposition des syndicats infirmiers. Autre sujet de colère, le cas de la glycémie capillaire. Pour Convergence, il est plus qu'éloquent, puisque la Ministre des Solidarités et de la Santé a tranché en l’attribuant aux AS, malgré l’opposition syndicale des infirmiers.

In fine, pour le syndicat, le constat est sans appel : on se fiche de la qualité et de la sécurité, il n’y a que l’intérêt qui compte… mais pas celui des patients ! Non, celui des directeurs d’établissement ! Les structures et leurs directions réaliseront de généreux profits sur le dos des patients, puisque ce seront bien des AS qu’ils embaucheront, pour des actes payés à bas coût… Nous fustigeons ces dérives de ″médecine low cost″ mise en place par l’État à des fins purement mercantiles ! Brader des actes médicaux aux infirmiers, brader des actes infirmiers aux aides-soignants… dégrader ainsi le système de santé Français restera dans les annales non pas comme une avancée majeure, mais bien comme une régression ! Un grand ″Merci″ à la République en Marche !

Convergence infirmière invite toutes les infirmières libérales et tous les patients à les soutenir en interpellant les parlementaires au sujet du désastre qui se prépare ! Et de préciser : nous allons prendre contact avec l’Ordre des médecins et l’Académie de médecine pour les alerter sur cette situation et également adresser un courrier à la Ministre des Solidarités et de la Santé comme aux parlementaires. Et d'affirmer : nous ne voulons pas de ce système qui, plus que nous oublier, nous nie. Les infirmières ne sont pas de simples tâcheronnes : derrière un acte, il y a des compétences. Le Gouvernement serait-il atteint de cécité ?

Rédaction Infirmiers.com


Source : infirmiers.com