L’objet de la colère du syndicat : la parution au Journal Officiel du jeudi 29 août d’un arrêté qui renouvèle pour 5 ans le titre de « responsable coordonnateur services au domicile ». Créé en 2021, pour une durée de 3 ans, ce titre professionnel suppose la délivrance de certificats professionnels qui correspondent à ces trois blocs de compétences, tels qu’ils sont définis par la dernière édition des textes : concevoir et organiser une prestation de services à domicile, animer et coordonner une équipe d’intervenants à domicile, et contribuer au développement de partenariat. Ces professionnels peuvent exercer en entreprise, association ou au sein d'un service géré par un centre communal d'action sociale, précise l’arrêté.
Plus concrètement, ces responsables coordonnateurs, qui ne sont pas des professionnels de santé, réalisent l’interface entre les clients, les intervenants et la structure de services au domicile : analyse des besoins et des attentes du client, identification des dispositifs d’aide et de financement à mobiliser en fonction de chaque situation, construction puis gestion d’une prestation adaptée, coordination des intervenants au domicile… Ils sont donc régulièrement en contact avec des professionnels du médico-social, mais le champ de ces interventions au domicile ne se limitent pas à celui du soin.
Une coordination par l'infirmier pour mieux identifier les besoins
Le renouvellement du titre suscite en l'occurrence la colère de Convergence Infirmière, syndicat d’infirmiers libéraux (IDEL), qui dénonce une possible « tutelle » de ces responsables coordonnateurs sur ces professionnels de santé. « Il est hors de question que nous soyons supervisés par des structures qui emploient des intervenants à domicile non formés, qui parfois sont absents sans une quelconque excuse ou explication, où le turn-over est très élevé », martèle-t-il ainsi dans un communiqué. Son argument : les IDEL, acteurs du soin à domicile et « présence quotidienne auprès des patients » devraient bénéficier de la mise en œuvre d’une consultation en soins infirmiers qui leur assurerait « un rôle de coordination » des interventions au domicile. Quitte donc à ce que celles-ci ne rentrent pas dans le champ du soin. « Cela permettra aux infirmières et infirmiers libéraux de travailler en autonomie sur l’identification des besoins du patient dans son environnement et de coordonner les intervenants en matière sanitaire et sociale », défend-il. Le syndicat entend porter cette revendication lors des prochaines négociations, assure-t-il en conclusion.
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