Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

COURS IFSI

La relation soignant-soigné : la prévention en soins infirmiers

Publié le 05/03/2024

Dans le cadre du parcours de soins, c’est la prévention en santé qui détermine les enjeux des soins éducatifs … Mais qu’est-ce au juste la prévention en santé ?

Une stratégie de santé axée sur la prévention : pas optimale sans les paramédicaux !

Une stratégie de santé axée sur la prévention : pas optimale sans les paramédicaux !

La prévention en santé

La prévention revêt un caractère universel. Elle détermine des actions en santé publique, en nutrition, en infectiologie… Elle a pour attribut la gestion des risques, dans un territoire donné, au bénéfice d’une population cible.
D’une manière globale, on distingue trois niveaux de prévention :

  • La prévention primaire se situe en amont de l’apparition des problèmes de santé. Elle vise à diminuer l’incidence d’une pathologie ou d’un accident dans une population donnée, et donc à réduire le risque d’apparition de nouveaux cas (empêcher l'apparition d'une maladie, lutter contre le tabagisme par exemple).
  • La prévention secondaire se situe au tout début de la pathologie. Elle tente de diminuer sa prévalence dans une population donnée, et donc de réduire sa durée d’évolution. Elle comprend le dépistage et le traitement précoce de la maladie (diminuer les risques de gravité chez les patients par la mammographie, les frottis…)
  • La prévention tertiaire a pour but d’éviter les récidives ou les complications d’une pathologie avérée. Il s’agit de réduire les invalidités fonctionnelles consécutives à la maladie. Elle prend en compte les actions du domaine de la réadaptation, de l’intégration et de la réinsertion professionnelle et sociale (empêcher les rechutes et diminuer les risques de récidives ; diminuer les déficiences ou handicaps par exemple).

La prévention dans les textes

En France, Dans le Code de santé Publique, l’article L. 1417-1 stipule que la prévention a pour but « d’améliorer l’état de santé de la population en évitant l’apparition, le développement ou l’aggravation des maladies ou  accidents,  et  en  favorisant  les  comportements  individuels  et collectifs pouvant contribuer à réduire le risque de maladie ». un  schéma régional de prévention prévoit des dispositions relatives à la prévention, à la promotion de la santé, à la santé environnementale et à la sécurité sanitaire. À ce titre, il comporte :

  • Des actions médicales ou non, participant à la promotion de la santé de l'ensemble de la population, à la prévention sélective de certaines maladies, surtout chez des personnes exposées à des risques. Cela comprend aussi les actions de vaccination et de dépistage, ainsi que la prévention au bénéfice des patients et de leur entourage, notamment via l'éducation thérapeutique ;
  • Une organisation des activités de veille, d'alerte, et de gestion des urgences sanitaires ;
  • Des orientations permettant d'améliorer dans chaque territoire de santé, l'offre de services dans le domaine de la prévention individuelle et collective ;
  • Les modalités de développement des métiers et des formations nécessaires à l'amélioration de la qualité des actions de prévention ;
  • Les modalités de coopération des acteurs de l'offre sanitaire, sociale, et médico-sociale dans le domaine de la prévention.

La prévention implique des savoirs pédagogiques.

L'éducation pour la santé a été définie par l'Organisation Mondiale de la Santé (36e assemblée mondiale de la santé, OMS, 1983) comme tout ensemble d'activités d'information et d'éducation qui incitent les gens à vouloir être en bonne santé, à savoir comment y parvenir, à faire ce qu'ils peuvent individuellement et collectivement pour conserver la santé et à recourir à une aide en cas de besoin. De façon plus précise, l’OMS indique que l'éducation pour la santé est la composante des soins de santé qui vise à encourager l'adoption de comportements favorables à la santé […]. Par l'éducation pour la santé, on aide les gens à analyser leur propre comportement et à voir comment celui-ci influence leur état de santé. On les encourage à faire leurs propres choix pour une vie plus saine. On ne les force pas à changer […]. L'éducation pour la santé ne remplit pleinement sa fonction que si elle encourage les gens à participer et à choisir eux-mêmes. Ainsi, ce n'est pas faire de l'éducation pour la santé que dire simplement d'adopter un comportement favorable à la santé. Ce type d’éducation a pour finalité de contribuer à informer, à prévenir, à accompagner les individus pour qu’ils acquièrent des compétences et des moyens leur permettant de participer à la promotion de leur santé, à optimiser leur qualité de vie voire à agir pour leur propre guérison.

Les soins éducatifs et préventifs

L'éducation pour la santé a été définie comme « Tout ensemble d'activités d'information et d’éducation qui incitent les gens à vouloir être en bonne santé, à savoir comment y parvenir, à faire ce qu'ils peuvent individuellement et collectivement pour conserver la santé, à recourir à une aide en cas de besoin » (OMS). De façon plus, l'éducation pour la santé est la composante des soins de santé qui vise à encourager l'adoption de comportements favorables à la santé. Il s’agit d’aider les gens à élucider leur propre comportement et à voir comment celui-ci influence leur état de santé. Les soignants les encouragent à choisir, décider pour adopter une vie plus saine ou gérer une maladie chronique. Ce type d’éducation a pour finalité de contribuer à informer, à accompagner les individus à acquérir des compétences spécifiques et préserver son autonomie. C’est aussi anticiper un processus permettant aux individus de mieux maîtriser les déterminants de leur santé et leur multi-causalité. La participation des personnes est essentielle dans toute l’action de promotion de la santé. Celle-ci vise notamment à réduire les inégalités sociales et à permettre une plus grande accessibilité aux ressources disponibles. Les infirmiers exercent des actions de prévention en prenant en compte les déterminants sociaux (niveau d’éducation, insertion et support social, milieu culturel, accès aux services publics…) et économiques (niveau de revenus, statut sur le plan de l’emploi…) pour co-produire du sens éducatif dans un schéma constructif mettant l’accent sur la prévention et la coordination.

Une formalisation de la prévention

Le parcours de soins peut être une structure favorisant la coordination d’actions de prévention.  Cela implique une collaboration entre les acteurs de soin et une légitimité des infirmiers au regard des connaissances, des compétences pour agir vers la personnalisation des soins, que ce soit pour l'éducation thérapeutique, la prévention, les soins primaires et éducatifs...La formation permet de renforcer les compétences respectives des acteurs agissant pour la prévention.  L’article R4311-15 précise que « selon le secteur d’activité où il exerce, […] et en fonction des besoins de santé identifiés, l’infirmier ou l’infirmière propose des actions, les organise ou y participe dans les domaines suivants : […] formation, éducation, prévention et dépistage, notamment dans le domaine des soins de santé primaires et communautaires ». Cela permet d’intégrer le rôle propre infirmier dans le champ de la prévention.

Christine Paillard
Docteure en sciences du langage, diplômée en ingénierie pédagogique et licenciée en sciences de l’information et de la communication,  Christine Paillard, accompagne les étudiants infirmiers (Ifsi, IPA) à l'acquisition de compétences informationnelles, linguistiques pour remobiliser une démarche documentaire scientifique. Documentaliste et lexicographe en sciences infirmières, elle propose d'analyser un concept et son application dans le champ infirmier, à partir de son Dictionnaire des concepts en soins infirmiers, utile pour les analyses de pratiques professionnelles et pour le mémoire de fin d’études et l’exercice de la profession soignante.
Christine Paillard

Source : infirmiers.com