Au programme de cette journée : la présentation, en tandem, de cinq projets, par un chercheur dans le domaine de la santé et un chercheur dans le domaine du traitement du signal, informatique et musique. Ceux-ci aborderont les thèmes de la phonation, de la rééducation des membres supérieurs, du traitement des acouphènes, de la prise en charge des situations de crises des patients psychiatriques en milieu clinique et des troubles dégénératifs chez la personne âgée.
Le programme
Matinée, de 11h à 13h
Acouphène subjectif : illusion perceptive et réalité virtuelle
avec le Docteur Alain Londero, ORL, Hôpital Lariboisière Paris, IHU Re-Connect Paris et Olivier Warusfel, directeur de recherche et responsable de l’équipe Espaces acoustiques et cognitifs du laboratoire STMS
Les acouphènes subjectifs sont une perception auditive illusoire, sans stimulus sonore interne ou externe, entraînant une altération de la qualité de vie. Ils sont généralement associés à une perte auditive. La réalité virtuelle (RV), déjà utilisée pour soulager des douleurs chroniques ou des troubles psychiatriques, a été testée pour réduire l’impact des acouphènes. Les études montrent que la RV peut potentiellement diminuer leur intensité ressentie et améliorer les scores de handicap. Les premiers résultats d'une étude en cours réalisée avec l’Ircam, comparant prise en charge classique et séances de RV, indiquent que la qualité de l’immersion dans la RV joue un rôle clé dans son efficacité. Cependant, l’efficacité reste variable, en partie à cause de la diversité des patients. Ainsi, bien que la RV offre des avantages comme son aspect ludique et sa simplicité, des recherches complémentaires sont indispensables pour confirmer sa réelle utilité dans le traitement des acouphènes.
La sonification des mouvements au service de la rééducation des patients avec des déficiences visuelles
Alice Gouret, Karine Loubère, Hermance Ratié, psychomotriciennes à l'Hôpital Sainte-Marie Paris, service de Rééducation Réadaptation des Déficiences Sensorielles et Frédéric Bevilacqua, directeur de recherche et responsable de l’équipe Interaction son musique mouvement du laboratoire STMS
Les acouphènes subjectifs sont une perception auditive illusoire, sans stimulus sonore interne ou externe, entraînant une altération de la qualité de vie. Ils sont généralement associés à une perte auditive. La réalité virtuelle (RV), déjà utilisée pour soulager des douleurs chroniques ou des troubles psychiatriques, a été testée pour réduire l’impact des acouphènes. Les études montrent que la RV peut potentiellement diminuer leur intensité ressentie et améliorer les scores de handicap. Les premiers résultats d'une étude en cours réalisée avec l’Ircam, comparant prise en charge classique et séances de RV, indiquent que la qualité de l’immersion dans la RV joue un rôle clé dans son efficacité. Cependant, l’efficacité reste variable, en partie à cause de la diversité des patients. Ainsi, bien que la RV offre des avantages comme son aspect ludique et sa simplicité, des recherches complémentaires sont indispensables pour confirmer sa réelle utilité dans le traitement des acouphènes.
Après-midi, de 14h à 17h30
Mouvoir et émouvoir : l'impact de la musique chez les personnes âgées atteintes de troubles neurocognitifs
avec Séverine Samson, professeure de psychologie cognitive et neuropsychologie, membre honoraire de l’Institut universitaire de France, Université de Lille, Institut de l'Audition - Institut Pasteur, Paris et Emmanuel Fléty, ingénieur en électronique, responsable de l'équipe PIP / Pôle Ingénierie et Prototype du laboratoire STMS (Ircam, Sorbonne Université, CNRS, ministère de la Culture)
Nos essais cliniques antérieurs suggèrent que les interventions musicales ont un impact positif sur le bien-être général des patients atteints de troubles neurocognitifs tels que la maladie d'Alzheimer ou maladies apparentées. Ces interventions sont non seulement bénéfiques pour les patients sur le plan émotionnel et comportemental, mais elles réduisent également la détresse des soignants. Sur la base de ces résultats, nous avons précédemment suggéré que les effets positifs de la stimulation rythmique dans cette population clinique pourraient être attribués à la capacité de bouger en synchronisation avec la musique. Cependant, les recherches passées n'ont pas permis de déterminer si le déclin des fonctions cognitives affectait les performances rythmiques, l'engagement socio-émotionnel et moteur durant l’activité de synchronisation musicale dans un contexte social. De plus, le mécanisme sous-jacent par lequel les interventions musicales pourraient soulager les symptômes reste inconnu. Pour répondre à ces questions, nous présenterons la méthodologie que nous avons développée pour ces études cliniques, comment nous avons adapté le prototype et les difficultés auxquelles nous avons été confrontées à partir de deux perspectives scientifiques complémentaires (neuroscience clinique et ingénierie musicale).
Psyson — une recherche-action sur un dispositif multimodal d’écoute sonore et musicale pour la modulation de l’anxiété
avec Elena Karpinski, psychomotricienne (75G19), GHU Paris psychiatrie & neurosciences ; CMP Rochefort ; doctorante à l’institut du cerveau à la Pitié-Salpêtrière et Nicolas Misdariis, directeur de recherche et responsable de l’équipe Perception et design sonores du laboratoire STMS
Le projet Psyson aborde la question de l'anxiété et de la crise chez les patients souffrant de pathologies psychiatriques ; il explore la possibilité d’une alternative aux mesures coercitives telles que la prise de médicaments anxiolytiques ou la contention. Il déploie le concept d'enveloppe sonore et repose sur quatre fondements formels et conceptuels. 1/ Un dispositif matériel adaptable au mobilier médical et favorisant une expérience d’écoute qualitative, multimodale et de proximité, 2/ Un algorithme de création de contenu associé à une interface, compilés dans une application numérique opérationnelle qui permet de définir 3/ la biographie sensorielle et musicale du patient et d’établir une liste de lecture adaptée à chacun d’eux, en tant que réponse potentielle aux états de crise. Et enfin, 4/ un scénario d’usage incluant une approche originale d’« entretien musico-soignant », élaboré à partir du concept de transformation sémantique, et mis en oeuvre à l’aide de l’application ainsi que d’un jeu de cartes de photolangage jouant le rôle d’objets intermédiaires de conception et d’échange entre le patient et le thérapeute.
Santé et techniques vocales : une modélisation physique complexe
avec Aude Lagier, professeure d’anatomie et PH d’ORL-phoniatrie, Uliège et CHU de Liège et Thomas Hélie, directeur de recherche et responsable de l’équipe Systèmes et signaux sonores : Audio/acoustique, instruments du laboratoire STMS
La voix, vecteur essentiel de communication, reflète nos émotions, notre personnalité. Elle est altérée dans la dysphonie. Cette présentation explore le lien entre observations in vivo et modélisations physiques de l'appareil phonatoire pour mieux comprendre la physiologie vocale. La première partie présente l'anatomo-physiologie du larynx (contrôle du seuil phonatoire, mécanismes laryngés), ainsi que ses pathologies principales. Les études ex vivo (sur larynx excisés) explorent la physiologie indépendamment des rétrocontrôles naturels. La seconde partie présente des modélisations physiques d’un larynx couplé à un résonateur acoustique, capable d’auto-oscillations produisant des sons réguliers ou dysphoniques. Ces éléments sont aux fondations du projet ANR AVATARS (Artificial Voice production: control of bio-inspired port-HAmilToniAn numeRical and mechatronic modelS) dont le consortium, les objectifs, les verrous scientifiques et les moyens mis en oeuvre seront présentés en dernière partie.
Infos pratiques : Rendez-vous mardi 17 décembre de 11h à 17h15, 1, place Igor-Stravinsky, 75004 Paris. Entrée gratuite, sur inscription.
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