«J'ai eu d'abord besoin de m'immerger dans ce monde-là, donc d'aller à l'hôpital, déguisé avec une blouse blanche, un badge du rire médecin. Je suis allé dans cette association, pour découvrir ce métier que j'ignorais», explique Reda Kateb, l'acteur à succès passé depuis peu de l'autre côté de la caméra avec ce film sur une association : «le Rire Médecin», qui intervient pour donner un peu de joie aux enfants malades dans les hôpitaux.
Dans les couloirs de l'hôpital, j'ai trouvé une forme de révélateur d'humanité extrêmement fort
L'actrice et chanteuse Aloïse Sauvage enfile un nez rouge pour interpréter le rôle principal de ce film «feel good», inspiré du travail de l'association. Elle joue une accrobate qui chute, se blesse et trouve un nouveau job dans une troupe qui intervient en pédiatrie. Mais trouver sa place entre les petits patients qui s'accrochent à la vie et les médecins qui s'affairent à leur chevet ne sera pas une mince affaire. «L'enfant n'est pas uniquement spectateur, puisque dès qu'il envoie quelque chose, les clowns doivent improviser avec», raconte le réalisateur. «J'ai trouvé quelque chose de l'ordre du rituel, qui n'a de valeur que pour les personnes qui sont là dans le moment, et des liens extrêmement forts. Dans les couloirs de l'hôpital, j'ai trouvé une forme de révélateur d'humanité extrêmement fort».
Pour son actrice principale, Aloïse Sauvage, le monde du cirque n'était pas complètement étranger. «Je suis passée par le cirque, j'ai fait l'Académie Fratellini, une école supérieure de cirque contemporain, en spécialité accro-danse. Donc je n'étais pas clown du tout ! J'ai dû être coachée et apprendre de zéro. (...) C'est quand même un milieu que je connais, que je côtoie. (...) Il y avait évidemment une création de personnage total, même si dans l'énergie, dans des petits clins d'œil, il y avait un peu de moi».
Trouver son clown
Faire le clown, le début d'une vocation d'acteur ? «Moi, je n'ai jamais encore trouvé mon clown ! Je l'approche un peu. Récemment, j'ai tourné un film avec Jean-Pascal Zadi, je pense qu'il m'a un peu révélé mon clown ! Mais sinon c'est quelque chose que j'aimerais beaucoup faire. Philippe Rebbot, qui joue aussi dans le film, a fait un stage de clown avec Aloïse (Sauvage) pendant une semaine, et il disait que ça lui aurait fait économiser 20 ans de psychothérapie. Donc ça peut être intéressant !», souligne Reda Kateb. Quant à Aloïse, elle dit avoir trouvé son bébé clown avec ce film. Pendant le stage qu'elle a effectué, les acteurs «se sont pris des bides, des grands moments d'émotion, des grands moments de gêne, des grands moments de joie», assure-t-elle, «c'était assez vertigineux !»