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ÉTÉ INFIRMIER

L’été sera chaud...comme toujours pour les IDE !

Publié le 30/07/2024

Voilà l’été ! Les IFSI ont fermé leurs portes, et si tous rêvent de congés biiiiiien mérités, de nombreux soignants restent de service. Alors prêts à affronter ensemble, sur fond de sous effectif et pénurie de soignants, les situations rencontrées par les IDE qui restent bosser ?

Destination n°1: La canicule !

Ouais... c’est rarement un truc qu’on aime. Le bon deal ? 25°C, le soleil, la pluie (la nuit), les oiseaux qui chantent et les apéros/barbeuc’ ! Ni trop chaud, ni trop froid.
Beaucoup moins cool : la sueur, les 40°C dans l’habitacle - si tu es un petit veinard tu as peut-être la clim. Pour ma part, je ne la garde qu’en cas « d’extrême chaleur » ! D’un point de vue environnemental c’est pas le top, déjà qu’il y a la voiture… mais ça dépanne l’après-midi sur la tournée ! Pour les IDE en structure, la clim est parfois présente, et soulage quand la blouse étouffe...

Petit rappel : Il y a une notice. La clim, c’est LE JUSTE écart de température avec l’extérieur. Même si tu montes sur un petit nuage quand tu sens le frais dans tes cheveux : AUX PIEDS LA CLIM, AUX PIEDS ! Sinon, on peut créer un club de l’angine blanche en juillet… parole d’initiée !
Nos aînés/et petitous en souffrent, parfois sans le sentir… Notre veilleuse « rôle propre » est en hypervigilance. Mais parfois ça ne suffit pas… et dans certains cas tu devras appeler le SAMU (ex : déshydratation avec une altération de l’état général non gérable au domicile). 

Qui est Marie ? « IDE depuis 2019, j'ai d'abord exercé en établissement avant de rejoindre le monde du libéral en 2021. Aujourd'hui, je me définis comme un "couteau-suisse" animée par l'humain, la formation, l'écriture et la couture!»

Astuces de première de cordée (liste non exhaustive!) :

Pour les patients : promouvoir l’hydratation au max – bien entendu la plupart du temps ce sera comme pisser dans un violon, c’est là qu’intervient : « La bouteille à points ! ». Fastoche, une bouteille remplie (d’eau, de préférence…), du sparadrap et un marqueur! On trace sur la bouteille des traits correspondant à des horaires (ou des points gagnés, instant créativité!) et on invite le patient à boire jusqu’au trait pour les heures désignées.
Pour l’IDE en service : La fameuse paire de Crocs peut aider à s’aérer les doigts de pieds ! Les pauses (quand il y en a…) à flirter avec la potomanie, ou pour les amateurs à sortir 5 min prendre sa dose d’UV.   L’investissement « gadget » ? Le ventilo à main pour se donner un air « souuuus le veeeeeent !»
 
Pour l’IDEL : La glacière « sauve-tout » dans la voiture/bureau (pour y mettre ses bouteilles d’eau, jus de fruits, tout ce qui t’aidera à moins souffrir durant la tournée!). De mon côté j’ai toujours un sac isotherme type lunchbag, dans lequel parfois je mets des pains de glace pour certains bilans sanguins. Et l’été, cela permet de garder le tout au frais jusqu’au labo !

Destination n°2 : Asphalte, coquillages et playlist d’été ! 

Ce point te concerne toi, collègue vivant et travaillant dans des zones touristiques prisées. Là, tout de suite, je pense: DOM-TOM, Corse, zones maritimes et leurs plages… mais aussi les zones montagneuses, les jolis coins de l’Ardèche, du Vaucluse, ahhhhhhh la lavande, les oliviers, les cyprès… On s’y croirait, non ?! Ça doit être sympa de bosser là ou les autres vont en vacances, non ? En réalité, en libéral, surtout, cela devient vite problématique.
La circulation devient dense sur les grands axes, les routes de campagne menant aux lacs, plages, ou campings... Les villes sont parfois engorgées par les évènements estivaux, et donc les piétons. Les stationnements deviennent rares, car les places sont prises à la journée...Sans oublier, les accidents de moto, qui font des dégâts… Oui, les protections sous le soleil n’ont pas trop la côte ! Déjà qu’avec… ce n’est pas simple ! Ce sont aussi les accidents de voiture, les sorties de boîte de nuit… Mon expérience m’a appris que j’étais abonnée à ce genre d’incidents ! En règle générale, entre 5h et 6h du matin, sur les routes de campagne… avant la tournée !

Que faire en cas d'accident ?
1.    Se garer, mettre son gilet jaune, prendre son téléphone et installer le triangle.
2.    Se rendre sur les lieux de l’accident, identifier les personnes présentes, faire une synthèse/recueil clinique à transmettre à la régulation et appeler le 18 ou le 15.
3.    Rester sur place en attendant l’arrivée des secours. Réaliser les gestes de premiers secours et isoler du lieu de l’accident la ou les victimes si et seulement si cela est possible, sinon la ou les protéger.
Faire régulièrement la mise à jour de ses connaissance en soins d’urgence et premiers secours est important. Des formations spécifiques GSU et premiers secours, sont à dispositions pour. Renseignez-vous au SDIS de votre coin, par exemple.

Astuces :

Quand c’est possible : covoit’, vélo, skate, trottinette, petits petons… Quand ça ne l’est pas : prévoir un petit peu de marge, trouver une bonne playlist pour chanter, ouvrir les fenêtres et...on n’oublie pas les lunettes de soleil pour parfaire l’ensemble !
Tu peux aussi décaler la tournée d’après-midi, par exemple, dans la mesure du possible pour toi et tes patients. C’est d’ailleurs pratiqué lors des canicules : on décale le début tournée en toute fin d’après midi pour celles qui habituellement commencent plus tôt, comme ça, on peut espérer être un peu « à la fraîche » en milieu/fin de tournée…

Destination n°3 : Sous effectif et désertification du service ! 

Tes collègues ont enfin pu prendre quelques jours ? Toi, tu sais que ton tour viendra, mais pour le moment, tu bosses. Et généralement : en « sous effectif ». Ajoutons à cela, la jolie pénurie de soignants qui s’est encore bien régalée du Covid. Avec de la chance, les IDE diplômés seront dans les « starting block » pour attaquer !
Si les urgences - et services globalement - sont déjà surchargés, l’été vient apporter son
« florilège » : accidents de jet ski, paddle, kayak, barbecue, baignade et bain de minuit alcoolisé…

Comment gérer au mieux ces situations quand on se sent débordés ? Et bien... je n’ai pas la réponse. Je crois que l’on fait et c’est tout. Notre mental de soignant se met en mode« go,go ,go » et on essaie tant bien que mal de faire avec « les moyens du bord ». Aujourd’hui, c’est la phrase récurrente : « soigner avec les moyens qu’on nous donne » et comme ceux-ci n’ont plus tellement de sens, et bien on soigne avec le sens qu’il nous reste : nos valeurs. Attention : ceci n’est pas de la résignation. Cette situation n’est pas« normale » et ne devrait pas « être » tout court.
Ce que j’en dit : Il ne nous faut pas plier, mobilisons-nous et entre nous. J’ai une certaine propension à l’optimisme en temps de crise mais, non, je ne crois pas que le gouvernement nous sauvera. Je crois en toi, infirmier ayant 40 années de bouteille, 20, 10, 2, 0. Personne n’est à l’abri de craquer, surtout dans ces moments. Mais je sais que nous pouvons être une « nation de soignants fédérés et fédérateurs ». Ne pas plier veut aussi dire que lorsqu’on ne s’y retrouve plus, il est louable et courageux de dire stop et de penser aussi à soi. Aucun jugement. Aucun. Si nous mettions de côté nos différences d’expériences, de diplômes, et affrontions d’abord l’été ensemble, puis, qui sait ?

Et toi aussi, raconte, pour affronter la période estivale, quelles sont tes retours d’expériences ? Anecdotes ? Astuces?

Retrouvez tous les textes de Marie sur "Ma petite rédac"

Marie, une IDE inspirée

Source : infirmiers.com