PARIS, 28 juin 2004 (APM Santé) - La réussite du voyage d'un diabétique dépend largement de la façon dont il a été préparé et prendre un certain nombre de précautions avant le départ permet d'éviter bien des problèmes, rappelle une équipe de pharmaciens américains dans la revue "US Pharmacist".
Premier conseil d'Elaena Quattrocchi, qui enseigne à la faculté de pharmacie Arnold et Marie Schwartz, à New York et de Stephen Lerner, responsable d'une officine dans la même ville : les personnes diabétiques doivent porter une carte d'identification. Outre l'indication de la maladie, le nom et les coordonnées du malade, de son médecin traitant et de la personne à prévenir en cas de problème, la liste des médicaments prescrits (précisant les dosages et rédigée en dénomination commune internationale ou DCI) devrait figurer sur la carte de diabétique, suggèrent les auteurs.
Le médecin constitue un partenaire indispensable à la préparation du voyage, non seulement pour prescrire le stock de traitement nécessaire pour couvrir la durée du séjour, mais aussi pour établir différents documents qui peuvent éviter un certain nombre de problèmes. En effet, une ordonnance complète de secours (en français, en anglais et dans la langue du pays visité, si possible) peut parfois s'avérer utile et un certificat médical expliquant la prise en charge de la maladie permet de limiter les ennuis liés au transport de seringues et de médicaments à travers les frontières.
TOUT À PORTÉE DE MAIN
Il faut prévoir deux fois plus de médicaments et de matériel (bandelettes, seringues ou stylo, aiguilles...) que la quantité nécessaire, et placer le tout dans un sac à conserver à portée de main tout au long du voyage. Cette précaution permet normalement d'éviter d'avoir à acheter de l'insuline ou du matériel d'injection dans un pays étranger, mais dans le cas où elle ne s'avèrerait pas suffisante, il faut bien être conscient que le dosage des ampoules d'insuline ou le calibrage des seringues peuvent varier d'un pays à l'autre.
Si l'insuline peut être conservée pendant un mois à température ambiante (25°C), elle ne doit cependant pas être exposée à des températures extrêmes et des emballages isothermes peuvent parfois être utiles. Aussi les auteurs recommandent-ils de la conserver au réfrigérateur dans les pays chauds, et d'éviter de la placer dans un sac destiné à la soute à bagages d'un avion (risque de congélation) ou dans la boîte à gants d'un véhicule.
De la même façon, des imprévus pouvant toujours survenir au cours d'un voyage, il faut également penser à se munir de suffisamment de nourriture pour éviter les hypoglycémies.
Concernant les déchets d'activités de soins, les auteurs de l'article préconisent de stocker lancettes et aiguilles usagées dans un container adapté tout au long du voyage et de ne s'en débarrasser -de façon appropriée- qu'au retour dans le pays d'origine.
ADAPTER LE TRAITEMENT
Avant le départ, il convient également de discuter avec le médecin des modifications éventuelles du traitement, en particulier pour les horaires d'injection à adopter pendant le transport et pendant le séjour, en fonction du décalage horaire, mais aussi pour limiter le risque d'hypoglycémie en adaptant les prises alimentaires et les doses d'insuline à l'activité physique.
Les diabétiques ne doivent pas non plus négliger leurs pieds, notamment en se munissant de chaussures confortables et de pansements hydrocolloïdes ("double peau"). "Attention à ne jamais marcher pieds nus, en particulier sur le sable, dans l'eau ou sur des pavés exposés au soleil", préviennent les auteurs. Une inspection quotidienne des pieds s'impose et en cas de lésion, tout doit être fait pour éviter l'infection.
Outre ces précautions propres à la pathologie diabétique, les malades ne doivent pas oublier de se prémunir des autres maux classiques des voyages, notamment en vérifiant avant leur départ qu'ils sont à jour de leurs vaccinations et en constituant une pharmacie de voyage. Pour être sûr d'emporter les produits nécessaires, il ne faut pas hésiter à solliciter les conseils d'un pharmacien, qui fournira notamment des médicaments contre la diarrhée, les vomissements, la fièvre, le mal des transports, des antalgiques, des désinfectants pour les blessures et pour l'eau, une crème solaire dont l'indice de protection dépasse 15...
Par ailleurs, outre les documents de voyage habituels (passeport, visas, assurance rapatriement...), les auteurs conseillent de se munir des adresses des ambassades, des consulats (en cas d'urgence, ils peuvent fournir les coordonnées d'un médecin parlant le français), des services d'urgences et des hôpitaux des régions visitées.
Et dans un pays non-francophone, il peut parfois s'avérer utile de savoir dire "j'ai besoin d'un médecin", "il me faut du sucre" et "je suis diabétique", soulignent les auteurs./mr
(US Pharmacist, mai 2004, vol. 29, n°5, p. 38-42)
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