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Violences à l'hôpital : "40 % de caméras en plus d’ici à trois ans", annonce Martin Hirsch

Publié le 16/05/2018

Menaces, incivilités, que faire lorsque la violence s'invite à l'hôpital ? Le patron des hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, a dévoilé mercredi 16 mai, son plan pour lutter contre la violence aux urgences, mais aussi dans d’autres services. Au programme notamment : un renforcement de la videosurveillance.

Des caméras "intelligentes" seront utilisées, capables de détecter des situations conflictuelles ou des colis suspects.

Agression du personnel soignant, coups, menaces, insultes, les violences à l'hôpital sont devenues chose courante. La porte d’entrée dans l’établissement est bien souvent celle des urgences. Les équipes y sont débordées par la bobologie , des problèmes médicaux mineurs, les délais d’attente y exacerbent parfois le sentiment d’injustice et à cela s'ajoutent insécurité et angoisse des uns et des autres. Régulièrement, les soignants s'indignent d'une situation à laquelle personne ne doit s'habituer . Comment, dès lors, répondre à cette violence ?

Un plan contre les violences 

Il y aura 40 % de caméras supplémentaires d’ici à trois ans. Martin Hirsch, le patron des hôpitaux de Paris, a dévoilé mercredi 16 mai, son plan pour lutter contre la violence aux urgences, mais aussi dans d’autres services. C'est ce que révèle Le Parisien - Aujourd’hui en France auquel il a accordé une interview. Au coeur du dispositif : la vidéosurveillance à laquelle Martin Hirsch compte accorder une large place avec 40 % de caméras supplémentaires, soit plus de 1 500 au total, installées d’ici à trois ans, là où les équipes estiment en avoir besoin. Coût de la mesure ? 30 millions d’euros puisque de très nombreux établissements sont concernés : Necker, Henri-Mondor, l’Hôpital européen Georges-Pompidou… Dans un hôpital comme la Pitié-Salpêtrière, plus grand que le Vatican, cela représente 80 caméras de plus. Des caméras seront également installées pour la première fois dans un service de réanimation, à l’hôpital Beaujon à Clichy, à la demande des soignants et alors que l'équipe reste profondément marquée par l'intrusion d'un groupe de plusieurs dizaines de personnes au sein de l'établissement. 

Ces caméras intelligentes sont capables de détecters des situations de bagarre ou encore les colis suspects, mais également de repérer des chutes au sol ou d’agir lors d’une disparition de patient, Alzheimer par exemple.

Vidéosurveillance intelligente

La vidéosurveillance intelligente va aussi être expérimentée, annonce encore Martin Hirsch. Une technologie de pointe, déjà utilisée dans certains aéroports notamment. Ces caméras intelligentes sont en effet capables de détecters des situations de bagarre ou encore les colis suspects, mais également de repérer des chutes au sol ou d’agir lors d’une disparition de patient, Alzheimer par exemple. Concrètement, les images seront visionnées dans des postes de sécurité et les caméras intelligentes seront programmées pour envoyer une alerte à l'agent de sécurité en cas de fait jugé anormal. 

Des caméras pour mieux soigner, comment en est-on arrivés là ? Une telle dépense (30 milions d'euros) est-elle pertinente quand on connaît le manque de moyens à l'hôpital ? De quelles violences parle-t-on précisément ? Découvrez le sujet de Public Sénat sur la question

Ces mesures empêcheront-elles pour autant les incivilités, les insultes, la brutalité ou encore les menaces ? Pas directement, concède Martin Hirsch qui rappelle, de ce fait, l'importance des signalements d'événements indésirables. Il ne faut rien laisser passer. Les affiches contre les incivilités vont être multipliées. Mais nous travaillons également sur notre propre comportement et sur un meilleur accueil du malade et de sa famille. Le respect pour le patient, une information de qualité, la possibilité pour un proche de l’accompagner sont des aspects majeurs de la prévention des violences. Un constat clair : dans nos services avec le label hospitalité, les tensions sont moindres. Personne ne souhaite que l’hôpital devienne un bunker. Mais l’ouverture ne peut se faire à n’importe quel prix. L’enjeu est la conciliation entre un lieu ouvert et un lieu sûr. 

La caméra, un gadget pour Thierry Amouroux

Pour Thierry Amouroux, secrétaire général du syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), la caméra est un gadget qui ne traitera pas les causes du problème. Pourquoi il y a de la violence aux urgences ? C'est parce que les gens ont des temps d'attente anormaux, parce qu'il n'y a pas assez de soignants, que ce soit des infirmières ou des médecins pour fluidifier [l'accueil et la prise en charge des personnes]. Ce qui est important, c'est d'avoir du monde pour prendre en soin les patients qui viennent. Et on voit qu'il y a eu une augmentation très importante de passages aux urgences et que les effectifs n'ont pas suivi, donc du coup, la charge de travail est très importante. (...) Là on n'a plus assez de temps pour accompagner correctement les personnes.  

Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com