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Violences et insultes : le ras-le-bol des infirmiers libéraux

Publié le 12/02/2015
infirmière à domicile visite à domicile

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Corinne, victime d'une agression verbale, revient, dans Le Parisien, sur cet incident survenu début février 2015 alors qu'elle se trouvait chez une patiente à qui elle prodigue des soins quotidiennement.

Agression, violences : une infirmière libérale témoigne.

Elles sont très rares à accepter de témoigner, à l’inverse de Corinne1 qui raconte, sous couvert d’anonymat, le dernier incident subi en exerçant son métier d’infirmière libérale. Comme nombre de ses consoeurs, elle a été victime d’une agression il y a quelques jours lors d’une visite à domicile à Vigneux-sur- Seine. Cette fois, par chance, les attaques n’ont été que verbales. Je me suis présentée chez une patiente vers 19 h 30 pour son soin quotidien, raconte cette jeune mère de famille. Au moment de repartir, le fils est entré dans l’appartement. Il s’est mis à me hurler dessus et m’insulter sous prétexte que j’arrivais à une heure trop tardive. La famille n’a pas réagi. J’ai préféré partir car cet homme devenait vraiment menaçant. Si j’avais insisté, je ne sais pas jusqu’où il aurait pu aller… En septembre dernier, une de ses collègues avait vu son pare-brise exploser à la suite d’un caillassage à Grigny.

Après cet épisode, Corinne dépose une main courante auprès de la police. Une démarche encore trop rare, selon l’Ordre des infirmiers. Beaucoup craignent les représailles ou ont assimilé ces comportements comme entrés dans les moeurs à force d’être répétés, confie Jean-François Haned, président de la section départementale de l’Essonne. Sous prétexte que nos collègues sont confrontés à des gens malades ou fatigués, ils devraient accepter les insultes ou agressions ! Or, c’est inacceptable et nous encourageons tous les soignants à les dénoncer.

Depuis un an, une déclaration d’incidents en ligne est disponible sur le site Internet de l’ordre des infirmiers. Dans l’Essonne, cette autorité travaille en collaboration étroite sur la question avec l’Agence régionale de santé (ARS) et la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP).

L’an dernier en Ile-de-France, dix faits de violence par mois en moyenne ont été constatés à l’encontre des infirmiers libéraux, profession exercée majoritairement par des femmes, selon les premiers bilans dressés par la profession. On ne comprend pas, poursuit Corinne. Au-delà des soins, je rends des services aux patients en allant chercher des médicaments en pharmacie ou des ordonnances chez les médecins. Des démarches pour lesquelles je ne suis pas rémunérée. Outre les insultes, il faut faire face à des refus de paiements de nos actes. Dans certains endroits du département, des collègues les collectionnent.

Des conseils anti-agressions

Une étude de l’ordre national des infirmiers (ONI) de 2013 révèle que 38 % des infirmiers sont victimes de violences verbales quasi quotidiennement. Pour lutter contre ce phénomène, un livret sécurité répertorie les comportements à adopter. Quelques consignes de prévention destinées aux soignants libéraux sont ainsi données lors des visites à domicile.

  • Eviter tout signe extérieur permettant d’identifier sa qualité d’infirmier.
  • Prérégler une touche du téléphone sur le 17 (police secours).
  • La nuit, marcher face aux voitures hors des zones d’ombres.
  • Se réfugier dans un lieu public fréquenté, tel qu’un bar ou un commerce, si on se sent suivi.
  • Se faire accueillir au pied de l’immeuble par un membre de la famille du malade.
  • Ne jamais se séparer de son téléphone lors de la visite.
  • En cas d’agression, n’opposer de résistance que pour se protéger des coups.

Note

  1. Le prénom a été modifié.

Cet article a été publié le 4 février 2015 par Le Parisien que nous remercions de cet échange.

Laurent DEGRADI  Le Parisien


Source : infirmiers.com