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Varices : les bénéfices de la radiofréquence en ambulatoire

Publié le 08/04/2016

« C’est une révolution en matière de traitement des varices des membres inférieurs » se réjouissent le Dr Falvo, médecin vasculaire et le Pr Loffroy, radiologue interventionnel au CHU Dijon- Bourgogne. Pour ces deux spécialistes, la radiofréquence présente énormément d’avantages par rapport à la chirurgie traditionnelle beaucoup plus lourde. L’intervention percutanée sous anesthésie locale est un acte mini-invasif, rapide et léger qui ne dure que 45 mn. Aucune séquelle n’a été enregistrée depuis le lancement de cette technique de pointe, pas d’hématome ni de douleur et les patients ont pu marcher et regagner leur domicile dans la journée. Aujourd’hui pratiquée en routine, cette innovation a été développée dans le cadre du futur centre régional de référence du traitement des pathologies de la veine que le CHU Dijon Bourgogne.

Sous anesthésie locale, par tumescence

Traitement des varices : réalisation de l’anesthésie locale par tumescence – Crédit - CHU Dijon Bourgogne

Le principe consiste à brûler et à rétracter la veine malade en diffusant une température par radiofréquence à 120°c contrôlée par une sonde mise en place dans la veine par ponction directe. Une électrode extrêmement fine et un cathéter sont introduits dans la veine. L’acte se déroule sous anesthésie locale, dite par tumescence : un fluide froid protège les tissus situés autour de la veine traitée. Le fluide, ou sérum physiologique, absorbe l’excès de chaleur générée par la radiofréquence et empêche les brûlures cutanées. La veine est traitée jusqu’à la partie supérieure de la jambe puis l’aiguille est retirée. Une reprise immédiate de la marche est constatée chez les patients, sans complications ni douleurs. Un des atouts principaux de cette opération mini-invasive est sa réalisation sous anesthésie locale et non générale. Les suites opératoires se distinguent de la chirurgie conventionnelle par l’absence de douleur et d’hématome, permettant un bénéfice certain pour les patients. Il n’est pas nécessaire d’avoir un arrêt de travail.

L’intervention percutanée sous anesthésie locale est un acte mini-invasif, rapide et léger qui ne dure que 45 mn. Aucune séquelle n’a été enregistrée depuis le lancement de cette technique de pointe.

La radiofréquence alternative à la chirurgie conventionnelle

Plus de 25 % de la population souffre de varices des membres inférieurs au cours de sa vie. Les varices se traitent habituellement par « éveinage », intervention chirurgicale traumatique qui consiste à retirer les parties de veines malades. Cette opération impose une anesthésie générale ou une péridurale, une incision au niveau du pli de l’aine et un arrachement de la veine malade entraînant souvent plusieurs jours d’arrêt de travail. C’est une technique invasive et douloureuse. Par la suite, la présence d’hématomes est observée chez les patients.  Plus légère, moins agressive pour le patient, la radiofréquence s’affirme comme la nouvelle technique de référence pour traiter les varices. Elle est remboursée par l’Assurance Maladie depuis décembre 2014. Le CHU Dijon Bourgogne est le seul centre de soin public en Bourgogne soignant les varices par radiofréquence. D’autres techniques thérapeutiques phares sont en cours d’évaluation au sein d’un groupe de recherche et de soins sur la pathologie veineuse créée récemment au CHU Dijon Bourgogne, notamment pour la prise en charge des thromboses veineuses proximales ou phlébites.

Aujourd’hui, le développement de techniques de recanalisation des veines - pour les ré-ouvrir, les dilater et placer un stent à l’intérieur - a fait son apparition avec des résultats spectaculaires.

Le traitement par radiologie interventionnelle des phlébites

La radiologie interventionnelle dans le traitement de certaines thromboses veineuses profondes (phlébites) est une nouvelle pratique de soin que seul le CHU Dijon Bourgogne propose au niveau régional. L’établissement possède en effet des compétences uniques sur le territoire et des équipements de dernière génération . Les phlébites, aiguës ou chroniques, sont classiquement traitées par des anticoagulants. Mais il est possible qu’après quelques jours, le traitement anticoagulant ne suffise plus, que la jambe reste gonflée et très douloureuse. Aujourd’hui, le développement de techniques de recanalisation des veines - pour les ré-ouvrir, les dilater et placer un stent à l’intérieur - a fait son apparition avec des résultats spectaculaires. Du jour au lendemain, les patients n’ont plus mal, la jambe dégonfle et ils retrouvent une mobilité totale. Les taux de perméabilité à long terme sont excellents et le risque pour le patient est nul.

Et bientôt la colle biologique sera utilisée dans le traitement des varices

Seul centre en France à bénéficier de l’expertise d’un groupe de recherche dédié à la veine associant plusieurs spécialistes, angiologues et radiologues, le CHU Dijon Bourgogne entend proposer des soins toujours plus performants au service du bien-être et du confort des patients.  Actuellement ses équipes étudient la colle biologique pour le soin des varices, technique que seuls trois établissements privés ont adopté en France. Le CHU Dijon Bourgogne aspire à devenir le premier établissement public à la prodiguer à ses patients. Sans aucune douleur, une simple ponction de la varice est effectuée, permettant d’injecter une colle cyanoacrylate au sein de la veine, laquelle s’occlut toute seule par polymérisation de la colle au contact du sang.

Céline CORNILLAT  Directrice Communication et Affaires culturelles CHU Dijon http://www.chu-dijon.fr celine.cornillat@chu-dijon.fr

Cet article a été publié par Réseau CHU le mardi 5 avril 2016


Source : infirmiers.com