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IDEL

Vaccination antigrippale : les infirmiers libéraux grincent à nouveau des dents

Publié le 28/03/2018

Le SNIIL, comme la FNI, ont réagi aux mesures dévoilées par le Comité interministériel pour la Santé qui s’est tenu lundi 26 mars dernier, et plus précisément à la mesure n°17 qui vise à simplifier le parcours vaccinal et à s’engager vers la généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens. Les syndicats d'infirmiers libéraux dénoncent l’absence de concertation dans ce dossier et demandent que le processus visant à permettre aux infirmiers d’effectuer des vaccinations de l’ensemble des adultes, à l’exception de la première vaccination aboutisse.

Alors que le Gouvernement souhaite généraliser la vaccination antigrippale par les pharmaciens d'officine en 2019, les infirmiers libéraux se sentent lésés.

Le Gouvernement, fort des orientations définies par la Stratégie nationale de Santé 2018-2022, a présenté, le 26 mars dernier, des mesures concrètes pour améliorer la santé des Français , tout en renforçant la performance du système sanitaire. Parmi ces 25 mesures : la simplification du parcours vaccinal, notamment avec la généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens, une mesure qui comme attendu, fait réagir une fois encore les principaux syndicats infirmiers libéraux. 

Multiplier les occasions de pouvoir se faire vacciner et fluidifier les parcours pour lever tout frein à la vaccination : le Syndicat National des Infirmiers Libéraux (le Sniil) dénonce avec force dans un communiqué daté du 27 mars, l’hypocrisie avec laquelle le Gouvernement agit sur cette question. En effet, alors que ce dernier indique vouloir élargir les compétences vaccinales des professionnels de santé en concertation avec tous les acteurs, il semble en donner la primeur aux pharmaciens, arguant de premiers résultats positifs .

Le syndicat pointe surtout du doigt l’absence de concertation, rappelant que jamais depuis 2012, un syndicat infirmier libéral représentatif, ou même une infirmière libérale, n’ont été intégrés à la réflexion sur la vaccination. Le Sniil ajoute que les résultats de l’expérimentation de la vaccination par les pharmaciens n’ont jamais été diffusés… mais aussi que la vaccination par les infirmières libérales n’a jamais été évaluée. Comment, alors, le Gouvernement peut-il se prévaloir de concertation ? Pour le Sniil, il s’agit, au contraire, d’une décision autoritaire et unilatérale…, avant d'inviter le Gouvernement à faire adopter le plus rapidement possible la proposition de loi n°709 enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale le 21 février 2018, visant à permettre aux infirmières et infirmiers d’effectuer les vaccinations de l’ensemble des adultes, à l’exception de la première vaccination. Le Sniil note également que cet élargissement du droit infirmier à vacciner pourrait s'effecteur plus rapidement via un décret ministériel ajustant le Code de la Santé Publique

La FNI demande une égalité de traitement infirmiers/pharmaciens

La Fédération Nationale des Infirmiers a également commenté la décision du Gouvernement dans un communiqué diffusé le 27 mars et intitulé Vaccination et prévention : la FNI rappelle le rôle des IDEL, s'étonnant de l’annonce de la généralisation de la vaccination en officine alors que la ministre de la santé avait annoncé qu’elle devait réunir l’ensemble des acteurs, médecins libéraux, infirmiers et pharmaciens pour dresser le bilan des expérimentations menées en région, avant de décider

Là où cette expérimentation a été menée, les IDEL ont noté une insuffisance de coordination due à une mauvaise circulation de l’information entre les acteurs, liée, notamment au fait que le dossier pharmaceutique (DP) n’est pas interconnecté aux autres professionnels de santé et ne permet aucune coordination, souligne encore la FNI, rappelant que les infirmières libérales attendent avec impatience la généralisation du DMP, qu’elles ont vocation à créer et alimenter, prioritairement avec la revaccination antigrippale sans prescription médicale pour répondre aux attentes légitimes du médecin généraliste

Par ailleurs, la FNI estime que l’acte vaccinal doit être traçable dans la nomenclature infirmière afin de permettre une comptabilisation plus précise du nombre de vaccinations réellement effectuées par les IDEL. (Actuellement, les injections de vaccins sont incluses dans des séances de soins infirmiers, ou gratuites en cas d’actes multiples, ce qui ne permet pas de les quantifier. La fédération l’a d’ailleurs réclamé dans le cadre des négociations conventionnelles en cours). Pour conclure, il serait mal venu que les pharmaciens puissent être rémunérés pour la vaccination tandis que les IDEL ne le seraient pas ou moins, précise la FNI.

L'Unidel - Union nationale des infirmiers diplômés d'Etat libéraux - a, de son côté, lancé un sondage en ligne concernant la vaccination anti-grippale. En effet, des lacunes statistiques font défaut dans les pourcentages de vaccinations effectuées par les infirmiers libéraux. Un manque de clarté qui nuit, selon l'Unidel, à notre visibilité dans ce rôle de prévention qui est nôtre.

Alors que le Gouvernement souhaite généraliser la vaccination antigrippale par les pharmaciens d'officine en 2019, les infirmiers libéraux seront-ils entendus et reconnus dans leurs compétences à vacciner ? Voire dans leurs compétences tout court !

Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com