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AU COEUR DU METIER

Us et coutumes du sondage vésical : les infirmiers répondent...

Publié le 13/01/2016

Communication des résultats d’une enquête en ligne sur les usages du sondage vésical et de son suivi auprès des infirmier(e)s hospitalier(e)s et libéral(e)s inscrits sur le site Infirmiers.com et menée par François Luyckx, urologue vendéen, du 21 novembre au 21 décembre 2015 via les réseaux sociaux du site.

Une participation enthousiasmante

Le sondage vésical : un acte de soin qui n'est pas anodin et qui suppose de bien connaître les recommandations de bonnes praiques.

1264 réponses ont été obtenues, la majeure partie sur les premiers jours de diffusion (effet de la diffusion au format facebook). Cela représente 1,32% des 95 580 IDE / IDEL inscrits sur la page facebook Infirmiers.com.

Le volume de l’échantillon permet de décrire avec une probable fiabilité les habitudes des infirmières - hospitalières et libérales -  françaises en termes de sondage vésical.

Profil des répondeurs 

Il s’agissait majoritairement de jeunes IDE / IDEL (73% avaient moins de 30 ans), pratiquant en ville (84%) et en institution (84%).  Une sous population est intéressante à citer, le groupe IDEL et IDE en EHPAD dont les patients ont des conditions de vie assez proches : 23% des interrogés(es).

La prise en charge de patients porteurs de sondes vésicales à demeure (SU) était bien connue de près de 60% des IDE / IDEL qui prenaient en charge plus de 5 patients de ce type par mois. En outre, 80% des IDE / IDEL déclarent changer les sondes uréthrales (homme et femme). Seulement 10% des répondeurs(ses) changent les cystocathéters à ballonnet, et c’est encore trop peu. Parmi les 301 IDE / IDEL déclarant ne pas changer les SU, beaucoup (77%) le font par prudence, jugeant n’avoir pas ou mal appris durant leur formation initiale, ou que les conditions au domicile (asepsie, recours..) sont trop dangereuses.

Choix et mise en place des sondes uréthrales

Le système clos emporte une grande majorité de réponses avec 91% de IDE / IDEL le préférant. Le diamètre de la sonde (Charrière) est fréquemment guidé par celui employé précédemment ou prescrit par le médecin. La méthode de pose de la SU chez l’homme pose question, avec seulement 60% de répondeurs(ses) utilisant le gel uréthral en seringue, et 96 % d’IDE / IDEL continuant l’inutile, sinon dangereuse manœuvre d’abaissement du pénis une fois les premiers centimètres de la sonde engagés. Le ballonnet pourrait dans 31% des cas être gonflé trop tôt (dès l’obtention d’urines dans la tubulure, risque de gonfler dans l’urèthre prostatique). Enfin, 16% des sondé(e)s n’utilisent pas l’eau ppi comme soluté de gonflage du ballonnet. L’usage de sérum physiologique peut aboutir à une cristallisation dans le ballonnet avec occlusion de la tubulure de dégonflage. L’entraide entre confrères/consoeurs est bonne, 67% des interrogé(e)s demandant l’aide d’un(e) IDE / IDEL en cas de difficulté.

Soins aux patients, sonde en place

Ces soins locaux sont systématiques pour 80% des IDE / IDEL, principalement au savon doux (61%).

Rappelons que le patient autonome peut très bien se laver lui-même avec son savon habituel.

Pour les autres, seul l’emploi d’eau et de savon doux est recommandé. Le dakin (27%) et autres antiseptiques (9%) doivent être proscrits car irritants. Les poches de recueil sont systématiquement changées pour seulement 24% des IDE / IDEL. Cependant, le système clos n’est totalement respecté que dans 38% des cas. Un changement « si besoin uniquement » a la faveur de 29% des répondeurs(ses). Il est rappelé ici qu’actuellement il n’y a pas de recommandation officielle en la matière. Pas plus que pour le type de poches de recueil utilisées (sinon la valve antiretour), qui sont stériles pour 85% des IDE / IDEL. 

Besoin d’aide sur le sondage vésical ?

76 % des IDE / IDEL ayant répondu sont demandeurs(ses) d’aide à ce sujet. Ce soutien pédagogique (initial ou continu) prendrait au mieux  la forme de cours magistraux pour 36%, de vidéos en ligne pour 30% ou de cours en ligne pour 28% des sondé(e)s.

Il est prévu de communiquer les résultats de cette initiative personnelle et locale dans les prochaines semaines au comité d’infectiologie de l’Association Française d’Urologie (AFU). Si les résultats convainquent les décideurs de l’AFU, alors sous son patronage seront développés des supports pédagogiques et de soutien quant au drainage vésical dans tous ses aspects, à l’usage spécifique des IDE et IDEL.

Dr François LUYCKX  Urologie CHD Vendée, La Roche sur Yon  poetschevleesch@hotmail.com

Le Dr François Luyckx remercie vivement les membres d’infirmiers.com ayant bien voulu se laisser « sonder » sur les sondages , ainsi que l’équipe éditoriale d’infirmiers.com.


Source : infirmiers.com