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Urgences en Île-de-France : une attente inférieure à quatre heures ?

Publié le 14/12/2015

Près de 69% des patients ont quitté les urgences en moins de quatre heures en 2014 en Ile­-de­France, selon le premier rapport d'activité des services d'urgences franciliens, publié mercredi.

En Île-de-France, 68,8% des patients quittent les urgences en moins de quatre heures.

Ce rapport a été remis mercredi au directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Ile­-de­-France, Christophe Devys. Sa réalisation avait été confiée par l'agence à la commission régionale d'experts urgences Ile-­de­-France. Sous la coordination du Dr Mathias Wargon, chef de service des urgences de l'hôpital Saint­-Camille [Bry­-sur-­Marne, Val­-de-­Marne], ce travail collectif a rassemblé plusieurs urgentistes ainsi que les équipes de l'unité de recherche clinique des hôpitaux universitaires Paris-­Ile-­de-­France-­Ouest, explique l'ARS dans un communiqué. Le rapport se fonde sur les données des résumés de passages aux urgences (RPU) de plus de 70% des 129 services d'urgences de la région (101 publics et 28 privés, dont 37 uniquement pédiatriques), remontées par le système d'information Cerveau. Cela correspond à près de 3 millions de passages (un Francilien sur trois). Il analyse notamment l'âge des patients, le taux d'hospitalisation, les pathologies, le sexratio, la gravité, les modalités de venues aux urgences, les durées des passages et la répartition horaire. Tous ces indicateurs permettent de construire une représentation objective de l'activité quotidienne des services d'urgence et sont aujourd'hui mis à disposition des professionnels, souligne l'ARS. Le rapport a recensé 2,5 millions de passages dans le public (30,3% de moins de 18 ans et 9% de plus de 75 ans) et 400 645 dans le privé (22,5% de moins de 18 ans et 7,7% de plus de 75 ans).

84,2% des patients reçus aux urgences rentrent chez eux

La durée de séjour aux urgences, définie comme le délai entre l'arrivée aux urgences (enregistrement) et la sortie des urgences (acte administratif), est en moyenne de 3h53. Le rapport montre que 68,8% des patients quittent les urgences en moins de quatre heures. "Les services d'urgences adultes (60,7%) ont des résultats moins performants que les services d'urgences pédiatriques (82,9%)", ce qui pourrait s'expliquer par le fait qu'il y a principalement des consultations en pédiatrie, indique­t­il. Les auteurs soulignent la différence existant entre les services publics et privés, pour lesquels le pourcentage de patients sortis en moins de quatre heures s'élève respectivement à 66,2% et 85,7%. Parmi les explications possibles, à confirmer par des analyses plus détaillées, ils mentionnent la typologie des patients dont la part des patients âgés, le pourcentage des hospitalisations et des patients présentant une plus grande complexité, le nombre de passages et les difficultés dans la gestion des lits. Au total, 84,2% des sorties se font vers le domicile (83,1% dans le public et 90,6% dans le privé). Le taux moyen de patients rentrés au domicile dans les 4 heures parmi les patients non hospitalisés est de 74% (71% dans le public vs 87% dans le privé, et 66% en urgences adultes vs 85% en urgences pédiatriques). La médiane de la durée de passage est de 2h36, avec 2h48 dans le public et 1h32 dans le privé.

80% des patients arrivent par leurs propres moyens

S'agissant des modalités de venue aux urgences, le rapport relève que 80,7% des usagers viennent par leurs propres moyens (véhicule personnel, transports en commun,...), ce qui est un taux élevé par rapport aux 68% constatés dans l'enquête nationale de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). L'impact d'un maillage territorial solide en services d'urgence dans la région et d'un réseau de transports en commun plus développés pourrait expliquer cette différence. Les véhicules de secours à victimes des pompiers (VASV) emmènent 12 fois moins de patients vers les services d'urgence privés que vers les publics, et les Samu dirigent cinq fois moins de patients vers le privé. Ce constat ainsi que le fait que la plupart des services privés n'ont pas de service de réanimation, à l'inverse de la quasi­totalité des services publics, expliquent que les services privés gèrent 10 fois moins de CCMU 4 et 5 (gravité élevée) que les publics, notent les auteurs.

Sur les près de 3 millions de passages, le rapport recense 52% d'hommes et un âge moyen de 34 ans. Le pourcentage d'activité la nuit (20h­-8h) est globalement de 30% dans les services adultes et pédiatriques, mais inférieure pour les services privés (22%). Au total, 43% des consultations se font pour un motif traumatologique. Pour l'ARS, ce rapport ouvre la voie à une nouvelle réflexion partagée et objectivée entre l'ensemble des acteurs de la prise en charge de l'urgence, à qui il appartiendra d'interpréter les données. Cette connaissance précise de l'activité des urgences vise à permettre un meilleur pilotage de l'organisation de l'accès aux soins non programmés.

Lire le rapport d'activité des services d'urgence d'Île-de-France (PDF)


Source : infirmiers.com