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Urgences de la Timone : le personnel infirmier violemment agressé

Publié le 18/08/2015

En l'espace d'une semaine, deux soignants en poste de nuit se sont faits agresser à l'hôpital de la Timone. La première victime, une infirmière des urgences, a reçu des coups d'une patiente devenue hystérique. La seconde, un infirmier, a été mordue par la petite-fille d'une patiente.

Pariza Azeri, infirmière aux urgences de la Timone, a été rouée de coups par une patiente.

A l'origine des faits : l'attente. Alors qu'une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), publiée la semaine dernière, fait état d'une attente moyenne aux urgences inférieure à 30 minutes, la réalité, qui semble tout autre, a conduit à une violente agression aux urgences de la Timone à Marseille, comme le relate Romain Luongo dans un article publié sur laprovence.com le 18 août 2015. Pariza Azeri, une infirmière de 28 ans, a été rouée de coups dans la nuit du 5 au 6 août par une patiente de 22 ans, trop impatiente pour garder son calme. Elle m'a foncé dessus en me traitant de tous les noms d'oiseaux, en me frappant et en me menaçant de mort. Il a fallu quatre personnes pour la maîtriser, dont un garde de 2 mètres ! Et encore, elle continuait à avancer et à me cogner. Elle était hystérique ! Ce sont les 45 minutes (de trop visiblement) passées à attendre sa consultation qui auraient exaspérées la jeune femme. Arrivée aux urgences pour des blessures "superficielles" après un accident de la circulation, la patiente a déversé sa colère sur l'infirmière qui l'a prise en charge. Elle n'arrêtait pas de se lever de son brancard contre l'avis des pompiers. Un moment, alors que j'ai accepté de l'accompagner aux toilettes en laissant de côté une de mes patientes, je l'ai vue se jeter à terre et simuler un malaise pour passer devant tout le monde. Ce que j'ai eu le malheur de signaler à l'externe venue l'examiner

On ne fait pas ce métier pour se faire frapper et menacer de mort.

Une peine de prison "exemplaire"

Au final, c'est une infirmière blessée, perplexe et traumatisée qui en 4 ans d'exercice ne comprend pas que sa vie puisse être mise en danger alors qu'elle délivre des soins. Comme je l'ai dit au tribunal, on ne fait pas ce métier pour se faire frapper et menacer de mort, réagit Parisa Azeri. Cette violente agression lui aura coûté de multiples contusions au visage et deux semaines d'arrêt de travail. Face à l'ampleur de cette affaire, l'assaillante a été jugée deux jours après en comparution immédiate. Un an de prison ferme et 3 100 euros d'amende... C'est le verdict rendu par une juge qui a estimé qu'il ne s'agissait pas uniquement de l'agression d'une soignante, mais aussi d'une "atteinte à l'hopital public dans son ensemble".

Une semaine après, c'est un autre infirmier de nuit du même hôpital qui sera agressé. Sauvagement mordu par la petite-fille d'une patiente, la justice s'est une nouvelle fois positionnée du côté du soignant et de l'institution plublique : la femme a été condamnée à quatre mois de prison ferme.

14 000 soignants violentés en 2013 à l'hôpital

Ces faits ne sont pas sans rappeller qu'une importante augmentation de la violence touche les professionnels de santé. La question d'une présence continuelle des forces de l'ordre dans les hôpitaux se pose donc à nouveau. Dans son rapport annuel 2014, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) relève que près de 14 000 soignants ont été violentés en 2013 , contre environ 8 000 l'année précédente . Ces données rendues publiques par l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) témoignent d'une insécurité croissante du personnel hospitalier (mais pas que car les infirmiers libéraux sont aussi concernés). Cette situation accablante relève donc d'une priorité pour la sécurité des soignants.

Gwen HIGHTJournaliste Infirmiers.comgwenaelle.hight@infirmiers.com@GwenHight


Source : infirmiers.com