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Une solidarité exemplaire...

Publié le 22/02/2016
infirmiers coopération

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Angélique Buxeraud travaille à l’Ehpad Saint-Jean d’Aubusson. Mère d’une petite fille atteinte de malformations rénales, elle a reçu 157 jours de repos de ses collègues pour s’occuper de sa fille. Merci au journal lamontagne.fr de partager avec nous cette histoire pleine de bienveillance.

Aujourd’hui, Adriane va fêter ses deux ans avec sa grande sœur, Anaïs, son grand frère, Corentin, et ses deux parents, Angélique et Sébastien Buxeraud, dans leur maison de Bellegarde-en-Marche. Comme n’importe quelle petite fille. Pourtant, si on avait dit cela à sa maman en avril dernier, quand on a enlevé un rein à sa petite dernière, elle ne l’aurait pas cru. Elle a eu énormément de courage, confirme Angélique. Et si elle est encore là, c’est grâce à elle, mais c’est aussi grâce à eux. Eux ? Ce sont 157 employés du centre hospitalier d’Aubusson, parmi lesquels tous ceux de l’Ehpad Saint-Jean, qui ont donné un jour de RTT pour permettre à leur collègue de passer neuf mois aux côtés de son enfant malade.

Un élan de solidarité spontané très suivi

Nous sommes en novembre 2014. Adriane, petite fille de neuf mois née avec plusieurs malformations, doit être hospitalisée au pôle mère-enfant de Limoges. Faisant de la rétention d’urine dans le rein, le bébé doit subir une urétrostomie. Une intervention dangereuse, qui en appelle d’autres. Notre valise était prête en permanence. C’est terrible de vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, raconte, encore émue, la mère de famille. Au boulot, c’est difficile. Infirmière depuis 2012 à l’Ehpad Saint-Jean d’Aubusson, Angélique prend régulièrement des jours pour enfant malade. C’était compliqué car on a quand même des vies entre nos mains et on ne peut pas se permettre d’avoir la tête ailleurs, rappelle-t-elle. Si elle n’en parle pas trop, ses collègues se rendent vite compte que la mère de famille vit des moments pénibles. Cela nous a tous bouleversés et on s’est demandé comment on pourrait faire pour l’aider, relate Véronique, une infirmière.

De son côté, Angélique réfléchit à un congé enfant malade, avec toutes les répercussions, notamment financières, que cela peut avoir. Mes supérieurs hiérarchiques m’ont dit d’attendre un peu avant de tenter cela, se souvient la jeune femme. En effet, plusieurs professionnels de santé ont proposé à la cadre de santé, Évelyne Pinlon, de faire un don de jour de repos. Sollicitée, la direction accepte et décide d’étendre la proposition à l’ensemble du centre hospitalier d’Aubusson. Au final, ce sont 157 personnes qui vont offrir à leur collègue un jour de repos pour lui permettre de s’occuper de sa fille, dont certains n’ont jamais travaillé avec elle. Il y a eu un vrai beau mouvement de solidarité, sourit Évelyne Pinlon. Pour beaucoup, c’est juste normal. Pour Sébastien et Angélique Buxeraud, c’est alors la lueur d’espoir dans notre désespoir.

« Il n’y a pas un seul jour où je ne pense pas à ce qu’ils ont fait pour moi »

Pendant neuf mois, Angélique a pu être, avec son mari, aux côtés de sa fille pour surmonter les opérations et les épreuves. Ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils ont fait mais honnêtement, sans cela, je ne sais pas si Adriane aurait survécu, se remémore-t-elle. Je me suis dit, nous ne sommes plus tout seuls. Au bloc, ils étaient là, tous avec nous. Aujourd’hui, Adriane va bien. Elle est régulièrement suivie et devra subir d’autres interventions dans quelques années. Le plus dur semble derrière elle, même si l’angoisse est toujours là, pour ses parents. Sa maman, elle, a pu reprendre le travail, sereine, au mois de décembre. Elle a retrouvé avec bonheur ses collègues. J’étais très heureuse de reprendre et cela m’a fait chaud au cœur de revoir tous ceux qui nous ont aidés à sauver la vie de notre petite fille, s’émeut l’infirmière. Et de conclure, les yeux embués par l’émotion, je travaille vraiment avec des gens formidables et il n’y a pas un seul jour où je ne pense pas à ce qu’ils ont fait pour moi.

Et ce sera certainement le cas tout à l’heure, quand Adriane soufflera les deux bougies sur son gâteau d’anniversaire.

Maxime ESCOT maxime.escot@centrefrance.com

Ce texte est paru le 17 février 2016 sur le site lamontagne.fr que nous remercions de cet échange.


Source : infirmiers.com