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Une infirmière impliquée dans la mort d'un nouveau-né considérée "pénalement irresponsable"

Publié le 27/07/2005

Après avoir étudié deux rapports d'experts présentant l'infirmière soit comme irresponsable, soit comme souffrant d'altération mentale, la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy s'est appuyée sur un troisième rapport dans lequel les deux experts concluent finalement, à l'unanimité, à l'irresponsabilité de l'accusée, a-t-on appris de source judiciaire.

En revanche, la juge a décidé le renvoi de la société d'intérim qui avait aiguillé l'infirmière vers la clinique de la Muette, ainsi que de cet établissement de santé privé du XVIème arrondissement de Paris où s'est déroulé le drame, devant le tribunal correctionnel de Paris pour homicide involontaire, a-t-on appris de même source.

En juin 2002, un nouveau-né est placé peu après sa naissance sous antibiotiques injectables, sa mère ayant eu un peu de fièvre durant l'accouchement.

Les injections se passent normalement jusqu'au troisième jour du nouveau-né, où celui-ci décède brutalement.

La cause du décès est rapidement connue : l'infirmière a involontairement injecté au nourrisson de la digoxine, une substance potentiellement létale utilisée dans les cas d'insuffisance cardiaque.

Dans son ordonnance datée du 15 juillet 2005, la juge s'appuie sur le rapport des experts qui, au-delà du métier spécifique de l'accusée, indique que l'état pathologique de cette personne était "incompatible avec une activité professionnelle".

Elle s'inscrit donc sur ce point en opposition avec les recommandations du parquet et celui-ci devrait d'ailleurs faire appel de ce non-lieu pour irresponsabilité, selon des sources proches de l'affaire.

Le parquet ne devrait en revanche pas faire appel de la mise en accusation pour "homicide volontaire" de la clinique de la Muette dont l'organisation de la sécurité du système de pharmacie est pointée du doigt.

L'ordonnance de la juge souligne également que l'infirmière n'a pas été suffisamment encadrée au sein de cet établissement.

L'agence d'intérim, également renvoyée devant le tribunal correctionnel, aurait dû quant à elle se renseigner davantage sur l'infirmière et aurait ainsi pu découvrir que celle-ci avait été internée d'office pendant trois mois dans un établissement psychiatrique en 1999, avec obligation de suivi, a estimé la juge.

Les infirmiers et infirmières ne sont pas regroupés en Ordre comme les médecins, ce qui rend plus délicat le fait de retracer leurs parcours.

Depuis le décès de l'enfant, l'infirmière a été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer son métier./fr


Source : infirmiers.com