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AU COEUR DU METIER

Un premier pas… en médecine tropicale ! (Episode 2)

Publié le 24/06/2014
analyses biologiques laboratoire

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médecine tropicale ateliers pratiques

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Médecine tropicale d

Médecine tropicale d

Jérémie, un des membres du comité de rédaction d’Infirmiers.com, suivi il y a quelques mois lors d'une mission aux Philippines , se lance dans une nouvelle aventure et reprend la route des cours pour une formation en médecine tropicale, à l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers, en Belgique. Une série qu’il nous propose de vivre de l’intérieur, 3 mois durant. Aujourd'hui épisode 2 !

Oups ! Pas très sympathiques ces résidents...

C’est en Belgique, dans la ville d’Anvers, que se déroule l’une des formations les plus renommée en Médecine Tropicale, passage privilégié de nombreux infirmiers avant de partir en humanitaire. Comme je l'ai évoqué dans le premier épisode , les jours s’enchaînent et les heures de cours s’accumulent à l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (IMT). Le programme est dense et les sujets traités y sont variés, l’occasion pour les 70 infirmiers et sages femmes redevenus étudiants pour quelques mois, de se familiariser avec de nombreuses pathologies plutôt rares sous nos latitudes. Aux jolis noms de Leishmaniose, trypanosomiase, leptospirose, ou Ricketsioses… ces maladies dites « tropicales » font parti du menu quotidien.

Mais bien heureusement, le post-graduat en médecine tropicale ne consiste pas seulement à assimiler les formes cliniques, les traitements et l’étude des vecteurs de ces nombreuses pathologies. Le programme très riche de la formation est axé autour de 5 modules appelés  des « scénarios ». Les cours théoriques et pratiques sont donc regroupés autour de ces 5 thématiques : mener une campagne de vaccination, gestion des épidémies, les systèmes de santé locaux, gérer la réhabilitation nutritionnelle, gérer un programme de santé reproductive. 

Ah les ateliers pratiques à la découverte de la petite bête !

Derrière les microscopes

Ils sont nombreux les intervenants du post-graduat à défiler chaque jour dans les salles de cours. Médecins, infirmiers, logisticiens, anthropologues, mais aussi entomologistes ou biologistes, ayant comme principal point commun, une connaissance affûtée des réalités du terrain. La plupart d’entre eux travaillent pour l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers, mais ont aussi une riche expérience dans le monde des ONG.

Au travers des scénarios abordés, une approche plus biologique est aussi mise en avant, c’est une volonté forte de l’institut depuis le début de la formation.  Ainsi, de nombreuses heures de travaux pratiques en laboratoire sont réparties dans les trois mois et demi de formation. Hilde De Boeck est biologiste, responsable de l’encadrement des étudiants pour les activités en laboratoire. Elle nous explique en quoi cet apport est indispensable pour les soignants. Ces travaux pratiques permettent dans un premier temps d’illustrer concrètement les cours théoriques sur les maladies tropicales. Une fois que l’on voit un parasite au microscope, il est plus facile de se rappeler de la pathologie. Nous avons ici à l’IMT d’Anvers, une collection unique et très vaste, notamment de parasites, et c’est une chance pour les étudiants de pouvoir les manipuler et de les regarder soi même. En Europe, il est rare que les médecins et infirmiers passent dans les laboratoires. Mais dans les pays avec des ressources limités, les laboratoires sont plus petits et plus proches, il y a moins de personnel, et parfois ce ne sont même pas des biologistes. Souvent les ONG envoient du personnel médical, mais rarement du personnel de laboratoire. Alors c’est bien de pouvoir soutenir ces biologistes qui se sentent parfois abandonnés. C’est aussi important que les médicaux connaissent  les limites des analyses de laboratoire, mais aussi les erreurs fréquentes, ou ce que veut dire par exemple « un résultat négatif.

Si, sous nos latitudes, il suffit de sortir un vaccin du frigo avant de l’administrer, sous les tropiques, cette gestion s’avère des plus complexes. Ainsi, l’infirmier devra souvent prendre le rôle de logisticien pour s’assurer que l’acheminement des vaccins dans les centres de santé ou lors de campagnes de vaccination est fait dans le respect de la chaîne du froid. Quels moyens existent-ils pour le transport des vaccins ? Comment les conditionner ? Comment contrôler qu’ils aient toujours été stockés à température entre 2 et 8° C? Ces nombreuses questions sont aussi abordées sous forme d’ateliers dans les locaux du laboratoire. En pays à bas revenu, un infirmier fera dans la plus part du temps, un travail de gestion, complète Hilde De Boeck. Ses tâches et ses responsabilités seront beaucoup plus nombreuses qu’en Europe. Il devra en effet gérer les problèmes et contraintes liés à la chaîne du froid, mais aussi par exemple le transport des matières biologiques à risque pour des analyses, lors d’épidémies.

Aux jolis noms de Leishmaniose, trypanosomiase, leptospirose, ou Ricketsioses…  ces maladies dites « tropicales » font partie du menu quotidien

40 000 réfugiés...

Aujourd’hui, nous partons sur le terrain. Suite à une zone de conflit en région africaine, une population est obligée de quitter ses terres pour fuir vers une région moins à risque. Ils abandonnent leurs maisons, leurs bétails, partant en famille avec très peu d’affaires, vers une région plus au sud. Ils deviennent alors, des réfugiés.  En l’espace de quelques semaines, ce sont plus de 40 000 personnes qui se sont regroupées dans cette région voisine, où la sécheresse demeure très importante. Si l’exercice est évidemment fictif, il est basé sur des situations réelles et met en avant toutes les problématiques sanitaires de tels déplacements en situation d’urgence. L’intervention des ONG doit être rapide, mais relève d’une organisation particulièrement complexe. Bien plus loin que le soin, les étudiants du post-graduat endossent pour l’exercice un véritable rôle de logisticien. Il s’agit d’ouvrir et gérer rapidement un centre de santé, mais aussi un centre nutritionnel. Mais les problématiques sont encore nombreuses. Il faudra aussi organiser une aide alimentaire, installer des zones de sanitarisation en quantité suffisante, gérer la gestion des déchets et eaux usées, assurer une alimentation en eau potable… avec un maître mot essentiel, la coordination de toutes ces équipes.

Au travers des scénarios abordés, une approche plus biologique est aussi mise en avant, c’est une volonté forte de l’institut depuis le début de la formation, sous l'oeil bienveillant de Hilde de Boeck, biologiste et responsable de l'encadrement des étudiants pour les activités en laboratoire.

Plus d’infos sur l’Institut de Médecine Tropicale : www.itg.be - sur twitter : @ITMantwerp

Jérémie THIRION (texte et images)  Rédacteur Infirmiers.com http://yetiyetu.comjeremie.thirion@gmail.com Suivez Jérémie sur les réseaux sociaux : Twitter : @YetiYetu - Facebook : www.facebook.fr/yetiyetu


Source : infirmiers.com