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Un nouvel automate d'anesthésie

Publié le 15/04/2008

Après les grands progrès réalisés dans le domaine de la sécurité anesthésique peropératoire grâce à la mesure de la profondeur de l'anesthésie avec l'index bispectral, l'un des nouveaux axes de recherche en anesthésie est le développement de systèmes de rétrocontrôle, permettant d'automatiser certaines tâches au cours de l'anesthésie.

De tels systèmes de rétrocontrôle ont été développés par le passé mais ils n'assuraient que la phase d'entretien de l'anesthésie avec le propofol et ne pouvaient s'appliquer qu'à des interventions simples et des patients simples, indique le Pr Fischler à l'APM.

Mais l'équipe de l'hôpital Foch a ajouté, dans son système de rétrocontrôle, la phase d'induction de l'anesthésie, l'administration de morphinique et la possibilité de l'appliquer quel que soit le niveau de risque du patient (ASA I à IV), précise-t-il.

L'objectif de cet automate, qui n'a pas encore de nom mais est surnommé "la boucle" au sein de l'équipe, "n'est pas de remplacer les personnes mais de donner des outils d'aide pour faire des choses plus importantes [à côté">", souligne-t-il.

Il permet "de nous enlever un tâche de fond, que la machine fait mieux que nous, et de nous libérer pour d'autres tâches" de surveillance notamment, l'anesthésiste continuant toutefois de vérifier tout au long de l'intervention le bon fonctionnement du système, explique le Pr Fischler, comparant cet automate au pilotage automatique d'un avion.

"Ce système assure qu'on est quasiment tout le temps dans le bon niveau d'anesthésie", souligne-t-il.

Quatre postes sont déjà installés à l'hôpital Foch et une douzaine de centres en France, disposant d'un ou plusieurs postes, ainsi qu'un centre en Allemagne et un en Belgique, participent à l'évaluation du système, précise le Pr Fischler.

"Quelques centaines de patients en ont déjà bénéficié. Les résultats montrent une meilleure stabilité de l'anesthésie quand c'est la machine que quand c'est l'homme", rapporte-t-il. Et pour cause: l'automate pratique un changement de dose toutes les minutes ou toutes les 30 secondes, alors que l'anesthésiste applique des intervalles beaucoup plus larges, explique-t-il.

Mais le système en est encore au stade de la recherche biomédicale, aucune commercialisation n'est en vue pour l'instant. Un essai est en cours auprès de 560 patients standard, dans 14 centres. Une autre étude chez des transplantés devrait être publiée d'ici six mois. "Il faut qu'on arrive à augmenter le nombre des essais", note le Pr Fischler.


Source : infirmiers.com