Déraisonnable l’ouverture d’un Bar à vin au Centre de Soins Palliatifs du CHU de Clermont-Ferrand ? « Une autre façon de penser le prendre soin de l’autre », répond le Dr Virginie Guastella, Chef de service du Centre de Soins Palliatifs du CHU de Clermont-Ferrand qui défend pour les patients en fin de vie « Le droit de se faire plaisir et de faire plaisir ».
Cet article a été publié le 30 juillet 2014 par Réseau CHU que nous remercions de cet échange.
Les Français entretiennent un rapport hédonique à la nourriture et au vin, synonymes de moments privilégiés de partage et de convivialité. Pourquoi refuser les saveurs des terroirs aux personnes en fin de vie ? Rien ne justifie un tel interdit. Au contraire, une dégustation « médicalement encadrée » égaiera un quotidien souvent difficile.
Forte de ce constat, le Docteur Virginie Guastella, soutenue par son institution, a décidé de porter le projet de création de d'un Bar à vin ; une attention appréciée des malades et de leurs familles. En effet, ces dernières pourront offrir à leur proche des cadeaux de bouche dans un environnement propice à la détente et aux échanges.
L’ouverture du « Bar à vin » est prévue pour septembre 2014, une initiative qui fera du CHU de ClermontâFerrand un précurseur au niveau national. Grâce à des partenariats et à différentes formules de mécénat, l’équipe dispose désormais d’une cave où les bouteilles de bons vins, de champagne, whisky... sont conservées dans de bonnes conditions. L’accès aux grands crus est à l’étude.
Pour sensibiliser les soignants à cette nouvelle pratique, une formation sera dispensée aux professionnels du Centre de Soins Palliatifs par Catherine Le GrandâSébille, socioâanthropologue, enseignantâchercheur. Cette dernière précise qu'une gorgée de vin peut apporter le plaisir de retrouver des goûts et des saveurs qu'une personne en fin de vie appréciait et qui la maintiennent dans une permanence de l'existence qui est réconfortante, pour peu que l'appétit soit encore là, ou qu'il soit retrouve parce que certains traitements, par exemple, qui l'altéraient ont été supprimés. Ce ne soit pas toujours les mets d'exception, les vins les meilleurs qui font plaisir. C'est davantage ce que l'on a toujours aimé, toujours eu l'habitude de consommer, qu'il est important de maintenir comme permanence, justement, quand la maladie grave contraint, elle, à « changer d'allure », comme disait le philosophe Georges Canguilhem
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Note
- J. DURAND, « Vin de vie aux soins palliatifs de Clermont », 6 août 2014, Libération
CHU Clermont-Ferrand http://www.chu-clermontferrand.fr
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