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Tuberculose : le nombre de cas poursuit sa baisse en France

Publié le 24/03/2017
Enfant seringue

Enfant seringue

Le nombre de cas annuel de tuberculose continue de décliner en France, selon des données recueillies en 2015 et publiées le 21 mars dernier dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Un bilan certes plutôt positif mais qu'il faut relativiser en cette journée mondiale de la tuberculose où l'Organisation mondiale de la Santé rappelle l'extrême nécessité de mobiliser l'engagement politique et social international afin de mettre fin à cette maladie infectieuse la plus meurtrière au monde.

La tuberculose continue d'être très fréquente dans les populations d'origine étrangère, qui ne représentaient que 11% de la population de l'ensemble de la France en 2012, mais concentraient près de 60% des cas de tuberculose en 2015, contre 40% en 2000.

En 2006, en France, le vaccin par multipuncture a été remplacé par le BCG intradermique et en 2007, l'obligation vaccinale a été remplacée par une recommandation de vaccination des enfants les plus à risque, rappellent Jean-Paul Guthmann et ses collègues de Santé publique France. Ils ont mené une étude afin de poursuivre l'évaluation de l'impact des modifications des modalités vaccinales sur l'incidence de la tuberculose de l'enfant en incluant les données relatives à 2015.

Le nombre de cas de tuberculose maladie déclarés en France en 2015 était de 4 741, contre 4 827 en 2014. La localisation pulmonaire concernait 3 422 cas. Les taux de déclaration étaient de 7,1 cas/100.000 habitants (toutes formes) et de 5,1/100.000 pour les formes pulmonaires (contre 5,3/100.000 en 2014). Les taux de déclaration de la maladie les plus élevés étaient observés à Mayotte (25,9/100.000), en Guyane (18,3/100.000) et en Île-de-France (14,5/10.000), ainsi que chez les personnes sans domicile fixe (167/100.000), incarcérées (91/100.000) et celles nées à l'étranger (35/100.000).

La tuberculose continue d'être très fréquente dans les populations d'origine étrangère, qui ne représentaient que 11% de la population de l'ensemble de la France en 2012, mais concentraient près de 60% des cas de tuberculose en 2015, contre 40% en 2000. Ce risque élevé de tuberculose dans les populations migrantes, en particulier pendant les premières années suivant leur arrivée en France, justifie la mise en oeuvre d'un dépistage précoce, estiment les auteurs. Ils considèrent que les demandeurs d'asile en provenance de zones de conflits devraient faire l'objet d'une attention particulière parce qu'ils cumulent plusieurs facteurs de risque.

Le nombre de cas de tuberculose déclarés en France chez les enfants nés après 2006 reste inférieur au nombre de cas recensés dans la même tranche d'âge en 2005, lorsque la vaccination concernait tous les enfants avec une couverture supérieure à 95%. Chez les enfants nés après 2006, le taux de déclaration a diminué en Ile-de-France, mais il a progressé ailleurs en métropole. Dans ces autres régions, il a été constaté une forte proportion de cas à risque non vaccinés. La couverture vaccinale était supérieure à 80% à l'âge de 9 mois en Ile-de-France en 2014, alors que dans le reste de la métropole, elle ne dépassait pas 50% chez les enfants à risque suivis en secteur libéral. Cela pourrait refléter un défaut d'identification des enfants à risque ainsi que des difficultés à utiliser la technique de vaccination intradermique, estime l'équipe de Santé publique France.

La baisse de l'incidence de la tuberculose s'accompagne d'un déclin de l'expertise, constate l'équipe de Santé publique France qui appelle à un renforcement de la formation. Si ces résultats sont globalement rassurants, les spécialistes de l'agence estiment nécessaire de poursuivre l'évolution de l'incidence de la tuberculose, surtout dans la situation d'inquiétude actuelle provoquée par les incertitudes concernant l'approvisionnement de vaccin BCG.

La tuberculose, la maladie la plus meurtrière au monde...

24 mars : Journée mondiale de lutte contre la tuberculose

Cette journée, célébrée chaque année, est l’occasion de sensibiliser au fardeau que représente cette maladie dans le monde et de faire le point sur les efforts de prévention et de soins. C’est aussi l’occasion de mobiliser l’engagement politique et social pour mettre fin à la tuberculose. Pour la deuxième année consécutive, la campagne aura pour thème: S’unir pour mettre fin à la tuberculose. Cette année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mettra plus spécialement l’accent sur les efforts pour Ne laisser personne de côté, avec des actions visant à lutter contre la stigmatisation, les discriminations, la marginalisation et à surmonter les obstacles empêchant l’accès aux soins. L’an dernier, l’OMS a indiqué qu’en 2015, 10,4 millions de personnes ont contracté la maladie et que 1,8 million en sont mortes, faisant de la tuberculose la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde.

Elle est profondément enracinée dans les populations où les droits humains et la dignité sont limités. Si la tuberculose n’épargne personne, elle se développe particulièrement chez ceux qui vivent dans la pauvreté, les communautés et les groupes marginalisés et d’autres populations vulnérables : les migrants, les réfugiés, les minorités ethniques, les mineurs et ceux qui travaillent dans des conditions propices au risque, les personnes âgées, les femmes et les enfants marginalisés dans beaucoup d’endroits...

Selon l'OMS, on comptait 480 000 nouveaux cas de tuberculose multirésistante en 2015...

Quid de la multirésistance des antituberculeux...

Dans un deuxième article, Jérôme Robert du centre national de référence des mycobactéries et de la résistance des mycobactéries aux antituberculeux constate que l'augmentation de la multirésistance observée depuis 2012 s'est stabilisée autour de 100 cas par an. En 2015, chez les nouveaux cas de tuberculose (sans antécédent), la proportion de la résistance à au moins un des trois antituberculeux de première ligne était de 9,2% et la proportion de tuberculose à bacilles multirésistants était de 2,8%. Parmi les cas recensés de tuberculose multirésistante en 2012-2014, 91% étaient nés à l'étranger, dont 57% en Europe. Près de la moitié de ces cas (46%) ont été diagnostiqués en Ile-de-France. Si la prise en charge de ces malades est "difficile et nécessite des équipes multidisciplinaires entraînées", leur devenir est globalement "très satisfaisant" estime Jérôme Robert.

Rédaction Infirmiers.com avec APMnews


Source : infirmiers.com