Le réseau national de vigilance des pathologies professionnelles (RNV2P) a été créé en 2001 sous l'égide de la Société française de médecine du travail (SFMT) et du CHU de Grenoble, avec un financement exclusif de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS).
En 2006, à la demande de la direction générale du travail, l'Afsset a été chargée de coordonner le réseau qui continue à travailler avec les mêmes partenaires d'origine, d'autres étant attendus dans un avenir proche, comme la Mutualité sociale agricole (MSA).
L'agence est devenue un contributeur financier important. Et, pour afficher l'importance supplémentaire portée à la prévention, le réseau a été rebaptisé réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P).
Le réseau s'appuie sur une trentaine de centres de consultations de pathologies professionnelles (CCPP) implantés dans des CHU, qui s'apparentent à un réseau volontaire de vigilance comme le réseau des centres antipoison.
Les centres réalisent un examen médical complet et un bilan professionnel détaillé des patients.
Les patients sont envoyés dans 56% des cas par des médecins du travail et dans les 44% restants par d'autres partenaires, en particulier des médecins généralistes, des spécialistes d'organes, des médecins conseils..., indique le Pr Gérard Lasfargues, chef du département d'expertises en santé, environnement et travail à l'Afsset.
Le principal motif de consultation est le diagnostic d'une origine professionnelle de la pathologie, ce qui est établi de manière certaine ou probable dans 92% des cas.
De 2001 à 2006, près de 33.000 problèmes de santé au travail, qu'une imputabilité professionnelle ait été établie ou non, ont été ainsi répertoriés par le réseau, indique le Pr Alain Chamoux, du CHU de Clermont-Ferrand.
Le Pr Lasfargues souligne que, sur cette période, le nombre de consultations pour des troubles psychosociaux a augmenté de manière "importante", en particulier chez les femmes.
Il a globalement quadruplé, passant de 8% à 40% chez les femmes et de 2,5% à 10% chez les hommes, pour devenir le premier motif de consultation chez les femmes et le troisième chez les hommes, après les pathologies respiratoires et le cancer, précise-t-il.
Le spécialiste souligne que ces données n'ont pas de représentativité épidémiologique mais qu'elles fournissent un signal ou "une tendance qui corrobore les autres enquêtes nationales ou européennes".
Il ajoute que les CCPP vont réaliser une enquête spécifique sur ce thème en 2009.
Chez les femmes, les pathologies également les plus souvent rapportées après le stress et les troubles anxieux sont les dermatites allergiques et l'asthme. Les secteurs d'activité les plus responsables de pathologies chez les femmes sont ceux de la santé, de l'action sociale et des services à la personne. Les professions les plus touchées sont notamment les infirmières, les aides-soignantes, les secrétaires et les coiffeuses.
Gérard Lasfargues a également rapporté des extensions thématiques prévues dans le réseau, avec notamment la recherche systématique de l'origine professionnelle des cancers bronchopulmonaires chez tous les patients hospitalisés en CHU.
Le bilan de cette expérience dans sept centres en 2005-2006 montre que 20% de ces cancers sont déclarables en maladie professionnelle.
Enfin, le Pr Régis de Gaudemaris, du CHU de Grenoble, a mis en avant les travaux de recherche réalisés au sein du réseau pour améliorer la capacité d'observation des risques émergents.
INFOS ET ACTUALITES
Troubles psychosociaux liés au travail
Publié le 06/03/2008
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Source : infirmiers.com
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