Le décret relatif à la composition, aux modalités d'élection et au fonctionnement des conseils de l'Ordre des infirmiers est paru samedi au Journal officiel, rappelle-t-on.
Pour la fédération CGT de la santé et de l'action sociale, la publication du décret intervient "pour donner satisfaction à un lobbying associatif" et pour permettre au gouvernement de disposer d'un "interlocuteur unique favorable à ses projets de modification du contenu professionnel et de formation, de démantèlement de l'hôpital public et de remise en cause du financement solidaire".
"Cette structure, peu démocratique, acte un repli corporatiste alors que les professions de santé ont de plus en plus besoin de travailler ensemble", estime le syndicat, affirmant que l'ordre ne correspond "pas à la demande" des infirmiers qui réclament selon lui une reconnaissance de leur qualification au niveau licence, une valorisation de leur place au sein du système de santé et de nouveaux moyens pour leurs missions.
La confédération regrette par ailleurs que la structure "renforce les procédures disciplinaires alors que les professionnels, dont l'exercice est à 83% salarié, ont déjà leurs instances pour évaluer leurs compétences, sanctionner les insuffisances et les fautes".
La CGT demandera au "futur gouvernement" de rapporter le décret et d'abroger les lois sur les Ordres professionnels.
Pour la fédération CFTC Santé et sociaux, la création de l'Ordre ne constitue "pas la bonne réponse aux problèmes que rencontrent les infirmiers sur leur lieu d'exercice".
"L'Etat se désengage de sa mission de soutien des professions paramédicales en créant une organisation qui est un leurre à l'attention des professionnels infirmiers", juge la CFTC qui réclame pour sa part une reconnaissance de la qualification des infirmiers avec des équivalences selon le système LMD (licence-master-doctorat), de meilleures conditions de travail et une revalorisation des salaires et traitements.
Enfin, la fédération nationale SUD Santé-sociaux dénonce "le cadeau électoral fait par le gouvernement", estimant qu'il "n'y avait pas urgence à décréter un ordre infirmier contre l'avis de la majorité salariée des infirmières et infirmiers".
Evoquant une "résistance" des masseurs-kinésithérapeutes et des pédicures-podologues à la création de leurs Ordres respectifs, la fédération estime qu'"outre le fait que la cotisation sera obligatoire et que ces ordres mettront en surreprésentation l'exercice libéral, pourtant minoritaire, ils n'ont aucune légitimité dans un système démocratique".
SUD appelle les infirmiers et les autres professionnels paramédicaux à "refuser de payer pour avoir le droit d'exercer et à manifester leur refus d'être mis sous tutelle".
Jusqu'à la publication en décembre 2006 de la loi créant un ordre national des infirmiers ), les syndicats de salariés s'étaient opposés avec virulence aux promoteurs d'un ordre pour la profession, rassemblés notamment au sein du "groupe Sainte-Anne", qui revendique le regroupement de 38 organisations d'infirmières, dont des syndicats libéraux, rappelle-t-on.
INFOS ET ACTUALITES
Trois syndicats dénoncent la parution du décret sur l'Ordre des infirmiers
Publié le 19/04/2007
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Source : infirmiers.com
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