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PORTRAIT / TEMOIGNAGE

Travail de nuit : les soignants nous en parlent...

Publié le 23/09/2014
hopital travail de nuit

hopital travail de nuit

En août, un rapport de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) révélait que 42 % des infirmiers ont travaillé de nuit en 2012. Il y a les pour, les contre... Les soignants s'expriment sur le sujet.

A la suite de l'article sur le travail de nuit , les soignants pèsent le pour et le contre...

Comme le souligne le rapport « Le travail de nuit en 2012 » (PDF) de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), les conditions de travail des salariés de nuit s'avèrent difficiles, et les effets sur la santé sont délétères. Pour les soignants, ces conclusions ne font aucun doute. Ainsi, Corinne souligne : j'ai travaillé en réa polyvalente durant dix-huit ans de nuit en douze heures avec des patients agités et agressifs... Après cinq ans de travail de jour, je devrais être bien. Hé bien non : troubles importants du sommeil, hypertension artérielle, dépression traitée, un stress croissant et une sensibilité très importante, des lombalgies et des bursites aux épaules. J'ai passé la cinquantaine je me suis vouée à ma profession avec cœur et amour mais l'usure physique et morale m'ont rattrapée !. De son côté, Po, sur Facebook, explique que depuis dix ans, je travaille de nuit en réa et j'ai l'impression d'avoir soixante ans alors que je n'ai que trente-sept ans. Milie ajoute que je n'ai tenu qu'un an et demi à travailler de nuit en postes de 12h. J'ai commencé à faire des malaises, à être très déprimée, à avoir beaucoup de mal à me lever, des problèmes digestifs... J'ai dû arrêter !. Sur Infirmiers.com, gardan62 affirme que le travail de nuit a une influence certaine et, après quinze années de nuit, alors que je suis à la retraite, je vis encore à un rythme décalé ! L'impact sur la santé est indéniable : troubles du sommeil, palpitations, troubles alimentaires, troubles de l'humeur et j'en passe !!!!.

Un sentiment d'indépendance et d'autonomie. Une solidarité inter. Du thé à la menthe. De nombreux fous rires. La belle époque

Malgré ces aspects négatifs, certains infirmiers s'épanouissent en travaillant la nuit. Cheikh list par exemple raconte six ans de nuit. Aucun stress. Une sacrée équipe. Un enrichissement intellectuel et professionnel. Un déracinement familial et social. Un décalage physique et hormonal. Une sérénité. Une qualité d'écoute et d'observation, d'analyse, de recherche. Un sentiment d'indépendance et d'autonomie. Une solidarité inter. Du thé à la menthe. De nombreux fous rires. La belle époque. Un roulement avec une équipe de jour qui nous correspondait. Les médecins adoraient notre roulement. Le dimanche matin, petit-déjeuner équipe jour/nuit. On avait presque nos binômes jour/nuit. Pour Virginia, c'est une des solutions pour avoir un meilleur rythme de vie et planifier les choses car le roulement est toujours le même. Ce n'est pas beaucoup mieux payé que le jour, mais cela permet de profiter de ses journées. De plus, il y a moins de stress.. Fabienne, qui travaille de nuit depuis seize ans (sept nuits de onze heures, sept jours de récupération), affirme n'avoir aucun souci pour dormir la journée, ni pour repasser en rythme normal la semaine de récup et ne repasserais en travail de jour pour rien au monde. Quant à Rynka, elle indique être de nuit depuis cinq ans en dix heures, et temporise j'apprécie particulierement ma disponibilité pour mes enfants, mais depuis deux ans, je ne dors plus qu'avec prise d'hypnotique. Je repasserai sûrement de jour quand mes enfants seront tous plus autonomes...

La plupart du temps, travailler de nuit demeure un choix. Disponibilité familiale, environnement de travail moins stressant... Pour les salariés pro-travail de nuit, les avantages ne sont pas négligeables. Bien entendu, le résultat de l'équation n'est pas universel, et le travail de nuit est plus ou moins bien vécu en fonction des personnes mais aussi en fonction des services. Pour autant, qu'ils soient travailleurs nocturnes ou pas, les soignants s'accordent pour dénoncer un supplément sur salaire plus que dérisoire, si tant est qu'il existe...

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com  aurelie.trentesse@infirmiers.com


Source : infirmiers.com