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Tous les prédiabétiques ne deviennent pas forcément diabétiques

Publié le 09/01/2017
glycémie capillaire, surveillance, soignant, patient

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Une stratégie de dépistage et traitement du prédiabète dans un but de prévention du diabète de type 2 n'est pas la bonne méthode car elle s'avère insuffisamment sensible et spécifique et in fine peu efficace pour diminuer l'incidence du diabète, selon une méta-analyse publiée dans le British Medical Journal.

Dépister le prédiabète pour prévenir le diabète de type 2 s’avérerait peu efficace.

Selon Eleanor Barry de l'université d'Oxford au Royaume-Uni et ses collègues, pour diminuer le poids du diabète dans la population, deux stratégies principales peuvent être envisagées : dépister et traiter les personnes à risque, ou agir sur toute la population par des mesures de santé publique et socio-économiques visant à diminuer le risque de la maladie.

Les chercheurs ont évalué l'intérêt de la première option : dépister et traiter les personnes à haut risque, qui sont en l'occurrence celles qui présentent un prédiabète. Une définition qui a quelques limites. D'une part, les seuils pour dépister un prédiabète sont différents aux Etats-Unis et selon l'OMS. D'autre part, s'ils ont un risque plus élevé, tous les prédiabétiques ne deviendront pas diabétiques, notent-ils. Ils ont fait une méta-analyse regroupant 49 études de dépistage du prédiabète et 50 études de traitement.

Concernant le dépistage, si le critère employé est le taux d'hémoglobine glyquée (HbA1c), la sensibilité pour la détection du prédiabète n'est que de 49%, et la spécificité est de 79%. Si le critère est la glycémie à jeun, la spécificité est très bonne (94%), mais la sensibilité tombe à 25%. De plus, les auteurs constatent que ces deux mesures n'identifient pas les mêmes patients. Par exemple, 47% des personnes ayant une HbA1c suggérant un prédiabète ont une glycémie normale. Quant à l'efficacité d'un traitement du prédiabète par modification du mode de vie, les études ont montré une baisse de 36% du développement d'un diabète durant une période de suivi qui allait de six mois à six ans selon les études. Mais la baisse de risque n'était plus que de 20% quand les patients étaient suivis après la fin des études. Et cela sans compter que dans la pratique, de nombreuses personnes n'arrivent pas à modifier leur mode de vie.

Les études sur la metformine (antidiabétique oral, famille des biguanides) montrent une diminution de 26% du risque de diabète. Les chercheurs estiment donc que le dépistage du prédiabète, insuffisamment sensible et dans un cas insuffisamment spécifique, n'est pas adapté. De nombreuses personnes recevraient un diagnostic incorrect et seraient traitées inutilement alors que d'autres seraient faussement rassurées et ne seraient pas prises en charge. Une stratégie de screen & treat est donc insuffisante car elle ne bénéficierait qu'à une minorité des personnes à risque. Cela devrait être complété par des approches populationnelles si l'on veut arriver à une prévention effective du diabète.


Source : infirmiers.com