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Taux élevé de césariennes dans les cliniques

Publié le 12/12/2008

Cette analyse de la pratique des césariennes fait partie d'une série d'études concernant les variations géographiques sur les actes réalisés à l'hôpital et dans les cliniques, confiées par la FHF à Emmanuel Vigneron, professeur d'aménagement sanitaire à l'université de Montpellier.

"Lorsque l'on regarde les taux de césariennes des établissements à but lucratif, on est en droit de s'interroger puisque l'on constate que les maternités censées ne prendre en charge que les grossesses simples (niveau I), possèdent des taux de césariennes [21,5%"> supérieurs aux taux observés dans les maternités de niveau III du secteur public (CH et CHU)", où il est estimé à 20,5%, souligne la FHF.

De plus, la FHF observe à partir des données de 2006 que le taux de césariennes est plus important dans les cliniques de niveau I que dans celles de niveau II (20,8%). "Cela pose également question", remarque-t-elle en indiquant que dans les établissements publics et privés participant au service public hospitalier (PSPH), plus le niveau de la maternité est élevé, plus le taux de césarienne est important (de 17,7% à 20,5% dans le public et de 18,8% à 22,1% dans les PSPH).

"Ces constats réalisés non pas sur un cas particulier mais sur une année en cumulant près de 780.000 accouchements ayant eu lieu sur le territoire national sont assez marquants pour que l'on puisse s'interroger sur les réelles possibilités de comparer deux catégories d'établissements qui visiblement n'ont pas du tout les mêmes pratiques ni les mêmes objectifs profonds", souligne la FHF.

Un tableau montre la croissance du taux d'accouchements par césarienne de 2002 à 2007, passant globalement de 18,7% à 20,1%. Dans le privé commercial, ce taux augmente de 19,6% en 2002 à 21,5% en 2007 et dans le public, ce taux passe pour les CH et les CHU de respectivement 17,5% et 20,6% en 2002 à 18,8% et 21,7% en 2007.

Pour la FHF, la croissance du nombre de césariennes pose problème car elle n'est pas médicalement justifiée. Cette croissance, aussi bien dans les petites maternités que dans les grosses, a des causes multiples.

Elle observe que la césarienne est un facteur d'organisation des naissances car elle permet de "programmer l'accouchement pour pallier les manques de compétences disponibles en termes de permanence des soins (cas des petites maternités) ou encore pour éviter le phénomène d'embouteillage dans les grandes maternités".

Elle remarque également que la croissance de cette pratique peut également correspondre à "une volonté d'optimiser les coûts de production".

La FHF liste en annexe les 100 établissements de niveau 1 où le taux de césariennes était le plus important en 2007. Dans les 20 premiers figurent 17 cliniques, deux centres hospitaliers (Saint-Flour (Cantal) et Decazeville (Aveyron)) et un PSPH (polyclinique de Grande-Synthe (Nord)). Dans le trio de tête se trouvent la clinique de la Muette à Paris (43,3% de césariennes), la clinique Sokorri (37,9%) à Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques) et la clinique Sainte-Thérèse de l'enfant Jésus (37,5%) à Paris.

La fédération liste également les 100 établissements, tous niveaux confondus, avec les taux de césariennes les plus importants. Le trio de tête reste inchangé.

L'étude présente par ailleurs quatre cartes qui décrivent la répartition géographique en France des maternités en 1995 et en 2005 avec le nombre de naissances et le taux de césariennes, pour les établissements du secteur public et pour les cliniques.

"Dans le cadre d'une réduction générale du nombre de maternités, deux logiques sont à l'oeuvre", avec "d'une part, une logique de rationalisation des coûts par abandon des petites structures par les établissements commerciaux et, d'autre part, une logique de maillage du territoire par les établissements publics", commente la FHF.

La FHF prévoit de diffuser au cours des prochains mois d'autres études notamment sur la pose de drains transtympaniques, les chirurgies de la prostate, la libération du canal carpien, la chirurgie des varices, les endoscopies digestives, la cholécystectomie, les cures de hernie inguinale et les endoprothèses coronariennes.

Une étude menée en 2006 sur des données 2001 et 2002 ne relevait pas d'influence du statut des établissements sur le taux de césariennes, rappelle-t-on


Source : infirmiers.com