Le syndrome du bébé secoué (SBS) désigne des blessures spécifiques infligées à un enfant du fait du secouement. Le SBS est source de décès dans 10% des cas et de handicaps majeurs : 90% des survivants présentent un retard mental, 75% un trouble de la vue. Les circonstances sont presque toujours les mêmes : un enfant qui pleure et qui suscite une perte de contrôle de l'entourage qui le secoue alors violemment pour le faire taire.
L'équipe d'assistantes sociales et de psychologues, du service du Pr Dominique Renier, à l'hôpital Necker (AP-HP, Paris XVème), a réalisé une enquête auprès des parents de 66 enfants victimes du syndrome secoué, entre 2004 et 2005, dont les résultats ont été présentés à cette journée de formation. "Contrairement à certaines idées reçues, toutes les catégories sociales sont représentées (cadres, ouvriers, professions libérales) et les parents des victimes sont majoritairement en activité", a indiqué une des assistantes sociales. Par ailleurs, aucun accident ne s'est produit au sein d'un établissement de garde collectif (crèche), mais en majorité à domicile en présence d'un parent ou d'une nourrice.
Certains parents souffriraient cependant de problèmes d'organisation, souvent en lien avec la reprise du travail de la femme suite à une période de chômage et également de problèmes familiaux (décès ou maladie d'un proche, isolement). "Chaque situation familiale apparaît unique", explique cependant Fanny Sullon, stagiaire psychologue au CHU de Necker.
Toutefois, certains critères ont pu être retrouvés dans plusieurs familles : des problèmes d'addictions, l'absence ou la disqualification d'un parent et la recomposition familiale. "Dans 9 cas sur 10, les parents ont vécu une expérience de séparation, de perte ou de rupture", explique la psychologue. Certains parents ont également avoué souffrir de difficultés relationnelles avec leur enfant et ressentir un sentiment d'échec ou de frustration vis à vis de cette difficulté à comprendre leur bébé, parfois qualifié de "colérique".
"Le pronostic pour un enfant victime d'un SBS dépend de trois facteurs principaux : son âge, les enfants de moins de 3 mois souffrant de formes plus graves, la présence d'épilepsie précoce ainsi que la rapidité de la prise en charge médicale", explique le Pr Dominique Renier. "L'analyse de 28 anciennes victimes d'un SBS, après un recul de huit ans, révèle que plus d'un tiers souffre encore de troubles comportementaux majeurs, la moitié d'une hémiplégie et la majorité de troubles intellectuels", indique le Dr Laurent-Vannier, médecin de médecine physique et de réadaptation, à l'hôpital national de Saint-Maurice (Val-de-Marne) et auteur de l'étude. "Plus le temps passe, plus les séquelles sont nombreuses. Le pronostic du SBS peut être catastrophique et il s'avère donc nécessaire de mieux informer les parents", ajoute-t-elle.
Le syndrome du bébé secoué (SBS) reste encore trop méconnu du grand public et des professionnels de santé en France. Selon une étude réalisée auprès de 303 personnes, 39% des femmes n'ont jamais entendu parler de ce syndrome.
Une enquête de l'Inserm, menée entre 2002 et 2005, auprès des 27 parquets d'Ile-de-France, de Bretagne et du Nord-Pas-de-Calais, a révélé que les décès liés au syndrome du bébé secoué concernaient à 75% des garçons de moins de 6 mois. Pas moins d'un tiers de ces bébés secoués présentait des antécédents de maltraitance, généralement connus de la Protection maternelle et infantile (PMI) ou de la justice./sc
* http://www.crftc.org (les présentations des intervenants y seront prochainement accessibles)
INFOS ET ACTUALITES
Syndrome du bébé secoué : les parents de toutes les catégories sociales concernés
Publié le 14/03/2006
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Source : infirmiers.com
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